Ken Hinds a riposté à cette menace en accusant la police métropolitaine (MPS) de discrimination, après qu’elle l’ait menacé de poursuites judiciaires pour appel à commettre une infraction.
Ken Hinds, non qualifié pour appeler au rassemblement de centaines de personnes
Selon les régulations mises en place dans le contexte de la pandémie de Covid-19, pour organiser une manifestation il faut être une entreprise, une association caritative, une institution philanthropique ou de bienfaisance, ou un personnage public ou politique, ce que n’est effectivement pas Ken Hinds selon la MPS. Ainsi, il n’est pas autorisé à appeler au rassemblement de plus de trente personnes dans un même lieu, risquant sinon une amende de £10,000. Pour avoir simplement organisé la manifestation du 30 août, la police lui a donc annoncé qu’il pourrait être interrogé pour le motif d’appel à commettre une infraction, en vue du Serious Crime Act 2007.
Un contexte particulièrement favorable à l’organisation de la marche antiraciste
Pour Ken Hinds, il est nécessaire de profiter de l’élan international contre le racisme. « Pour la première fois, un nombre conséquent de Blancs soutient une cause noire, rejoint le mouvement et appelle au changement. Cette détermination est magnifique. », se réjouit-il.
De plus, l’intention de Hinds à travers cette marche est de faire revivre la motivation originelle du carnaval de Notting Hill, annulé cette année, qui était d’apporter une solution pour résoudre les tensions raciales au sein de la capitale. La Million People March désire en effet dénoncer et lutter contre le racisme systémique et institutionnel.
Le soupçon de racisme derrière la menace d’arrestation planant sur Hinds
L’avocat du principal intéressé, Lochlinn Parker, a fait valoir que Communities against violence, à l’origine de l’appel à manifester ce dimanche de manière pacifique et dont fait partie Ken Hinds, est une entreprise d’intérêt communautaire déclarée ayant un but éminemment politique : changer la loi relative à la condamnation du racisme.
Dans la lettre de réclamation adressée par Parker à Scotland Yard, le quartier général de la MPS, il rappelle également que la manifestation organisée par des Noirs a été menacée de poursuites judiciaires, alors qu’aucune des manifestations organisées par des Blancs le mois dernier n’a subi le même traitement. Il appelle donc à envisager la dimension discriminatoire de cette menace.
Enfin, Kevin Blowe, le coordinateur de l’organisme Netpol chargé de surveiller les actions de la police, explique que cette affaire est un exemple concret et alarmant de cette dernière choisissant elle-même ce qui fait partie ou non de l’article 11 traitant du droit de manifester. « Elle [la police métropolitaine] s’est convaincue que la marche est simplement une alternative au carnaval. », affirme Blowe. Pour ne rien perdre de l’actu londonienne, abonnez-vous à notre newsletter en deux clics !