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Les déclarations d’Emmanuel Macron à la presse britannique

Emmanuel Macron presse britannique entretienEmmanuel Macron presse britannique entretien
Remi Jouan
Écrit par Maxime Cliet Ruzza
Publié le 17 avril 2020, mis à jour le 17 avril 2020

Emmanuel Macron a donné ce jeudi une interview à la presse britannique. Il y évoque la crise sanitaire en cours, l’économie, l’environnement et le rôle de l’Europe et de la Chine.

 

C’est au travers d’un entretien en vidéo, depuis le palais de l’Élysée, qu’Emmanuel Macron a abordé la crise actuelle et ses conséquences. Et à l’inverse de certains pays comme les États- Unis ou la Chine, le président français ne souhaite pas revenir à ce que le pays était avant l’épidémie, mais il souhaite que celle-ci serve de leçon à l’humanité et qu’elle change le principe de globalisation et de capitalisme mondial. Le président en profite pour revenir sur différents sujets mis en valeur par le coronavirus, comme l’économie mondiale, le changement climatique, les non-dits de la Chine ainsi que l’importance de l’Union européenne à ce moment précis. À propos de l’UE justement, Emmanuel Macron a dit que nous étions « à un moment de vérité, où il fallait décider si l’Union européenne était un projet politique ou un simple projet de marché » et qu’il fallait « de la solidarité pour que l’Europe tienne le coup ». Cette solidarité, le président français la veut notamment des pays les plus riches – l’Allemagne ou les Pays-Bas – aux pays les plus touchés par la pandémie – l’Italie et l’Espagne. Elle pourrait venir d’une aide financière, pour aider ces pays à se relever et ainsi éviter de tomber dans le populisme. Il veut aussi que l’UE lance un plan d’urgence de centaines de milliards d’euros pour aider le continent à se relever. Tout en ajoutant :

« Je ne sais pas si nous sommes au début ou au milieu de cette crise… personne ne le sait. » 

 

À propos des pays hors Europe

Mais Emmanuel Macron ne parle pas seulement de l’Europe, puisqu’il invite également les pays les plus riches à aider les pays d’Afrique, notamment en suspendant immédiatement le paiement de leur dette. Lorsque nos confrères du Financial Times ont demandé si les gouvernements plus autoritaires avaient eu moins de mal à gérer la crise, le président a répondu qu’on « ne pouvait pas accepter cela » et qu’on ne pouvait pas « abandonner notre ADN fondamental au motif d’une crise sanitaire ». Et d’ajouter à propos de la Chine qu’il y a « manifestement des choses qui se sont passées que l’on ignore ».

 

L’environnement au cœur des préoccupations

Le sujet a eu une place très importante durant l’entretien. Le président en est convaincu : « Quand nous sortirons de cette crise, les gens n’accepteront plus de respirer de l’air pollué ». Et de rajouter :

« Les gens diront… “Je ne suis pas d’accord avec les choix de la société de respirer un air pareil, où mon bébé souffrira de bronchite à cause de cela. Et rappelez-vous que vous avez tout arrêté pour ce Covid, mais maintenant vous voulez me faire respirer de l’air pollué !” » 

Il confie également que si les pays peuvent faire l’impensable en diminuant leur économie pour ralentir une épidémie, ils peuvent faire pareil avec le climat. Il compare aussi les pandémies au changement climatique :

« Les grandes pandémies de syndromes de détresse respiratoire comme celles que nous vivons aujourd’hui semblaient très éloignées, car elles s’arrêtaient toujours en Asie. Eh bien, le risque climatique semble très éloigné, car il affecte l’Afrique et le Pacifique. Mais quand il vous atteint, le temps est venu de se réveiller. » 

 

Sur l’économie

Le président se veut rassurant, en disant qu’il sauvera les compagnies et les emplois « quoi qu’il en coûte ». Notamment avec le chômage partiel qui coûtera environ 24 milliards d’euros à l’État. Il se prononce également en faveur de l’ouverture des robinets fiscaux et monétaires pour éviter les faillites massives en France et en Europe. Ce qu’ont déjà fait certains pays membres en transgressant les injonctions dans les traités européens contre les aides d’État aux entreprises. Pour lui, le temps est venu de mettre un terme au monde « hyper-financiarisé ». Mais aussi de renforcer la « souveraineté économique » de l’Europe et de la France en investissant dans des secteurs comme les protections médicales ou les batteries électriques pour voiture, deux secteurs sur lesquels l’Europe est devenue dépendante de la Chine. Emmanuel Macron précise qu’il a de profondes convictions sur la France, l’Europe et le monde et sur la liberté et la démocratie. Mais que malgré tout, les qualités qui sont nécessaires pendant cette période de crise sont l’humilité et la détermination.

 

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