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“Le visa empêche mon enfant de voir son père au Royaume-Uni”

Camille P., une expatriée ayant vécu au Japon pendant trois ans, a décidé de s'installer en Angleterre en août 2022 pour rejoindre son partenaire et père de son enfant. Son parcours pour obtenir un visa de partenaire est aujourd’hui toujours éprouvant, révélant les défis administratifs auxquels peuvent être confrontés les Français demandeurs de visa au Royaume-Uni.

visa uk camillevisa uk camille
Écrit par Ewan Petris
Publié le 23 juillet 2024, mis à jour le 23 juillet 2024

En septembre 2023, Camille entame une procédure a priori simple : elle demande un visa pour rejoindre le Royaume-Uni. Malgré la longue liste de prérequis, elle envoie tous les documents nécessaires. 

Camille sait ce qu’est l’expatriation, ayant déjà vécu 3 ans au Japon. Alors qu’elle rentre du pays du soleil levant en août dernier, elle accouche d’un petit garçon : “J’ai rencontré le père au Japon et il vit au Royaume-Uni. Nous avons décidé d’un commun accord de faire notre vie à Londres, alors je quitte le Japon pour faire ma vie outre-Manche.” À ce moment-là, le couple binational se lance dans un partnership visa, et le calvaire commence…

“Le visa le plus simple était le partnership, car notre PACS français est reconnu en Angleterre comme un civil partnership.  Il était évident de passer par là”, précise Camille.

 

Des coûts importants et un premier refus 

“Le visa choisi dure 2 ans et 9 mois. Il a initialement un coût total de 4000 euros, répartis entre l'assurance obligatoire et les frais de traitement du dossier.” Cependant, un mois et demi après la soumission, le 22 novembre 2023, Camille reçoit un message du bureau de l'immigration britannique. Il y est mentionné : “demande refusée”. La raison invoquée : un niveau d'anglais insuffisant.

“J’ai fait des études d’ingénieur en français et je n’avais vu nulle part qu’il était obligatoire d’avoir un test d’anglais”, explique Camille, étonnée par cette décision.

Déterminée à prouver ses compétences linguistiques, Camille passe rapidement un test d'anglais au British Council à Paris, obtenant le niveau A1 requis. Le test, coûtant 185 euros, lui permet de soumettre une nouvelle preuve de son niveau actuel. Pourtant, l'appel auprès du tribunal pour contester le refus s'avère interminable :

 

J’ai fourni le test le 8 décembre et fait une demande d’appel au tribunal. Cet appel s’est éternisé des mois et des mois. Le 19 janvier, j’ai appris que les documents n’avaient même pas été téléchargés par le Home Office.

 

Un processus long et frustrant, avec un enfant entre la France et le Royaume-Uni

Entre le tribunal et le Home Office, Camille vit des mois de va-et-vient administratif, et ce jusqu’en juin 2024 : “Le 3 mars, le tribunal m’a informée que le Home Office avait demandé plus de temps pour traiter mon dossier,” s’insurge Camille. “Chaque fois que mon conjoint et moi écrivons, nous mettons en avant que nous avons un enfant tous les deux, et qu'il est bloqué avec moi en France."

 

Son père ne le voit pas grandir et c’est très dur pour nous, mais ce n’est pas du tout une priorité pour eux.

 

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Le 21 avril, Camille reçoit une nouvelle positive : la raison de son refus n'est plus valable, et elle devrait bientôt obtenir son visa. Cependant, depuis cette date, elle n'a plus de nouvelles. Malgré de nombreux messages et appels hebdomadaires, la situation reste bloquée.

“L'immigration et le Home Office ne reviennent pas vers moi, donc nous avons écrit à un membre du Parlement, car personne ne voulait nous répondre. Chaque semaine, je leur envoie des messages et des e-mails, mais la réponse est toujours la même :  Nous avons vu, nous allons vous répondre.” 

 

Une lueur d'espoir dans un tunnel sans fin 

En mai 2024, après avoir contacté un membre du Parlement britannique, Camille reçoit la confirmation que le Home Office allait lui accorder le visa. Cependant, la dissolution du Parlement britannique a interrompu le lien avec ce contact, et depuis, Camille attend toujours des nouvelles concrètes sur l'obtention de son visa.

En ce mois de juillet, la situation est toujours au point mort : “Le service de l’immigration me répond qu'il n’est pas au courant de mon appel et qu’il ne voit que le refus du visa en novembre dernier”


 

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