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Dossier : le Royaume-Uni plonge dans une récession historique

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Écrit par Amandine Guiony
Publié le 17 août 2020, mis à jour le 18 août 2020

Le PIB s’est effondré de 20,4% entre Avril et juin 2020. Une chute record qui plonge officiellement le pays dans une récession historique. Mais quelles sont réellement les raisons de ce choc économique ? Quel impact sur le quotidien des habitants ? Le pays peut-il sortir la tête de l’eau rapidement ?

L’économie britannique s’est contractée d’un cinquième au cours du second trimestre : un bilan bien pire que tout autre pays développé au cours de cette période de crise. Entre janvier et mars dernier, le PIB s’était déjà contracté de 2,2%. Pour la première fois depuis 11 ans, le pays entre donc officiellement en récession puisque que l’économie a chuté sur deux trimestres consécutifs.

Une contraction six fois plus rapide et quatre fois plus profonde que pendant la crise financière de 2008. En effet, le Royaume-Uni a subi de plein fouet le confinement imposé pour endiguer l’épidémie de Covid-19. Sur les six premiers mois de l’année, le Royaume-Uni est même, avec l’Espagne, la nation développée la plus impactée. Les dommages financiers y sont deux fois plus importants qu’aux Etats-Unis. Une double peine pour le pays, qui déplore le plus grand nombre de décès du Covid-19 en Europe.

À cela s’ajoute encore une chute record de l’emploi depuis une décennie, selon l’Industrie Nationale des statistiques (ONS). « Des centaines de milliers de personnes ont déjà perdu leur emploi comme malheureusement beaucoup d’autres dans les mois à venir », reconnaît le chancelier britannique, Rishi Sunak.

Des secteurs particulièrement touchés

Le confinement a été une « mesure brutale » selon certains experts. Ils affirment que le choc financier subi par le Royaume-Uni aurait pu être, sinon entièrement évité, fortement réduit. La longueur du confinement, en partie responsable de ce contexte économique de récession, aurait pu être écourtée si des mesures avaient été prises plus tôt, pense l’économiste Samuel Tombs, du Pantheon Macroeconomics.

Mais cette chute du PIB britannique peut également être attribuée à la dépendance de l’économie du pays quant au secteur tertiaire. De nombreuses activités de services ne pouvant être pratiquées en télétravail sont donc restées à l’arrêt entre le 23 mars et la fin du confinement. Le commerce de détail, la restauration et l’hôtellerie sont en première ligne parmi les secteurs les plus touchés, avec une chute de 86,7% de la production de richesses au second trimestre.

Le secteur de l’éducation a également été fortement impacté, avec un tiers du PIB produit en moins. De plus, les parents qui travaillent doivent souvent rester chez eux pour s’occuper des enfants qui ne sont pas encore rentrés en classe. Un frein de plus à une reprise rapide de l’économie.

De nombreuses autres industries telles que l’administration, les services à la personne ou encore les transports et le stockage ont subi des chutes similaires. Sur la même période, le secteur de l’esthétique et du bien être est en recul d’environ 25% dans le même temps que celui de l’automobile a reculé de 20%. Enfin, parmi les secteurs durement touchés figure celui de la construction et du bâtiment, avec l’arrêt complet des chantiers pendant le confinement.

Vers une reprise rapide ?

Heureusement, l’économie semble déjà repartir et montre les premiers signes d’une possible reprise rapide, dite en « V ». En effet, après une chute historique au mois d’avril et une faible croissance en mai, le pays a vu son PIB augmenter de 8,7% au mois de juin. Une croissance sans précédent liée à la reprise du travail et qui envoie des signaux d’espoir aux Britanniques.

Selon certains experts, l’économie devrait repartir avec l’assouplissement des restrictions liées à la pandémie. Un avis partagé par l’économiste Tim Wallace : « Contrairement aux récessions ‘normales’, celle-ci a été causée par une fermeture des entreprises, à une mise à l’arrêt de l’économie. En théorie, la reprise devrait avoir lieu lorsque tout sera en phase de reprise. C’est d’ailleurs ce qui s’est produit en juin, lors du déconfinement progressif durant lequel l’économie avait alors récupéré un tiers du terrain perdu.”

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