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PORTRAIT - La rigoureuse intelligence de Laurence Auer

Écrit par Lepetitjournal Londres
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 13 novembre 2012

Conseillère culturelle au Royaume-Uni et directrice de l'Institut Français de Londres, Laurence Auer fait souffler un vent moderne et énergique sur l'exception française qu'elle ouvre aux Britanniques. Au-delà d'une voix douce et d'un regard vif, la diplomate orchestre un programme exigeant

Laurence Auer, au coeur de South Kensington (photo BR)

Il ne faut pas se fier aux apparences : avenante, d'allure discrète et classique, le petit bout de femme qu'est Laurence Auer est un monstre d'intelligences à la voix douce, au regard vif, et à la culture dans le sang. Elle est depuis bientôt trois ans Conseillère culturelle du Royaume Uni, et directrice de l'Institut français de Londres ?un titre partagé notamment par Olivier Poivre D'Arvor entre 1995 et 1999. Laurence Auer n'a cependant ni filiation mondaine, ni parcours diplomatique ancestral : elle ne doit sa réussite qu'à un travail acharné.
Elevée "grâce à l'éducation de la république qui l'a faite Française", dit-elle, cette enfant d'institutrice et de photographe née à Genève se considère comme un pur produit du système français : elle a grandi dans les lycées français où elle a ensuite inscrit ses deux enfants. Entrée dans la diplomatie par voie de concours, elle a occupé à Bruxelles un poste de porte parole de la Commission Européenne, a rejoint Hubert Védrine au ministère des Affaires Etrangères, puis conseillé Dominique de Villepin à l'époque de la réforme du réseau culturel. Sous Jacques Chirac, la Présidence de la république l'a alors appelée au poste de porte parole adjointe de l'Elysée.

L'érudition généreuse
A Londres, son impressionnant parcours compte moins que le souffle nouveau qu'elle fait jaillir de l'Institut. Elle a conservé de ses études en lettres, littérature anglaise, arabe, hébreu, et sciences politiques, la certitude qu'on ne bâtissait qu'à long terme. Aussi a-t-elle construit une programmation culturelle des plus solides, en se donnant les moyens de la diffusion, notamment en rénovant le Ciné-Lumière : "dans ma carrière, j'ai eu la chance d'occuper plusieurs postes passionnants, dit-elle, mais incontestablement, Londres est le plus épanouissant. Je peux réunir les moyens de mon ambition parce qu'ici je crée des choses, j'ai le temps de voir les réaliser et de pouvoir rectifier leur mise en ?uvre".
Laurence Auer travaille et réfléchit d'arrache-pied sans discontinuer, en gérant une équipe de 80 personnes qu'elle a, pour la plupart, choisie. 
Elle croit au projet culturel qu'elle a inventé, régit les moyens de sa mise-en-?uvre et ouvre grand ses portes aux Britanniques. Elle accomplit ainsi un travail exceptionnel ?il suffit pour cela de se référer à la programmation de l'Institut. Son centenaire en avril 2010 sera d'ailleurs l'occasion de lancer une plate-forme numérique incluant notamment une bibliothèque en ligne. Comme pour la rénovation du cinéma, le projet se réalise grâce à une levée de fonds de donateurs privés.
Betty Ruby (www.lepetitjournal.com ?Londres) lundi 5 octobre 2009

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Publié le 5 octobre 2009, mis à jour le 13 novembre 2012
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