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Olivier Bertin : «Nous privilégions l’efficacité du travail collectif»

Six personnes sont debouts côte à côte.Six personnes sont debouts côte à côte.
Les Pieds sur Terre
Écrit par Colin Porhel
Publié le 17 mai 2021

À l’approche des élections consulaires, qui auront lieu le 30 mai prochain au Royaume-Uni, Lepetitjournal.com vous présente les huit listes candidates dans la circonscription londonienne. Aujourd’hui, Olivier Bertin, qui conduit la liste Les Pieds sur Terre, revient sur ses projets et ses ambitions.

 

Pourquoi avez-vous décidé de vous présenter aux élections consulaires ?

Je pense que mon expérience de conseiller consulaire et ma connaissance de la communauté française dans ses différents aspects peuvent être utiles au travail collectif des conseillers consulaires. Nous sommes divisés avant les élections, mais avons jusqu'à présent toujours réussi à travailler en bonne harmonie une fois la période électorale passée. J'espère que ce sera à nouveau le cas après le 30 mai 2021.

Par ailleurs, je prends beaucoup de plaisir à rencontrer de nouvelles personnes dans le cadre de mes fonctions ou lors des différents événements associatifs, que ce soit au pub dans les soirées London Calling, pendant les conférences de l'UFGB (Union des Français de Grande-Bretagne, ndlr) et de la Société nationale des professeurs de français, ou dans n’importe quel autre lieu.

 

Comment définiriez-vous votre liste et son orientation politique ?

La liste Les Pieds sur Terre est indépendante. Elle n'est associée ni à un parti politique ni à un sénateur. Elle rassemble des personnes modérées, de gauche, du centre et de droite. Notre point commun est avant tout notre implication dans la communauté française.

À titre personnel, j'ai été candidat aux élections législatives pour Europe Écologie Les Verts. J'ai depuis pris mes distances : les positions d'EELV et ses alliances avec la gauche et l’extrême gauche ne me conviennent pas. Je reste cependant convaincu que l'écologie ainsi que l'avenir des prochaines générations doivent constituer la priorité de tous les mouvements politiques, de gauche, du centre et de droite.

 

Quels sont les trois principaux projets que vous portez ?

Nous ne portons pas de projets qui nous soient spécifiques. Par expérience, nous savons que pour aboutir, un projet, qu'il soit modeste ou ambitieux, doit être soutenu par l'ensemble des partenaires : administrations, politiques, associations d'usagers (parents d'élèves par exemple). Nous privilégions l’efficacité du travail collectif. Ce travail collectif a fait ses preuves au Royaume-Uni avec le plan école qui a permis la création du Collège français bilingue de Londres et du Lycée Winston-Churchill à Wembley.

 

Quel est, selon vous, le problème prioritaire à résoudre pour les Français établis au Royaume-Uni ?

La communauté française au Royaume-Uni est très diverse. La priorité des uns n'est pas celle des autres. Néanmoins, j’observe trois préoccupations principales sur lesquelles nous devrons nous pencher dans les mois à venir. Tout d’abord, l'obligation de se rendre à Londres pour obtenir un passeport, qui pose un vrai problème aux Français qui ne vivent pas dans la capitale. Ensuite, les difficultés à obtenir chaque année des certificats d'existence, nécessaires pour bénéficier de leur retraite française. Enfin, la hausse constante des frais de scolarité dans les établissements, qui poussent des familles à déscolariser leurs enfants du système français.

 

Comment comptez-vous y remédier ?

Les conseillers consulaires ont un pouvoir très modéré. Notre rôle est consultatif. Nous n'avons ni budget ni pouvoir de décision. Nous pouvons toutefois faire du lobbying auprès des parlementaires des Français de l'étranger.

Concrètement, nous souhaitons que les consuls honoraires soient habilités à réaliser la prise d’empreintes digitales et la saisie de photos d’identité pour éviter les déplacements vers le consulat lors des demandes de passeport. Nous demandons aussi que les demandes de certificat d'existence des personnes âgées puissent être effectuées par visioconférence.

En ce qui concerne la hausse des frais de scolarité, je suis assez pessimiste. La volonté politique du gouvernement est clairement de se diriger vers un développement du réseau des écoles françaises à l'étranger sans financement supplémentaire de l'Etat. Les frais de scolarité vont donc probablement continuer d'augmenter et je ne suis pas certain que le colmatage des bourses scolaires suffise à inclure les familles des catégories intermédiaires.

 

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