

BlaBlaCar.com (d’abord appelé Covoiturage.fr ) est un site de covoiturage qui veut révolutionner la mobilité en créant un moyen de transport accessible à tous. Lepetitjournal.com a rencontré Nicolas Brusson, co-fondateur

Nicolas Brusson - Etudiant, j’ai beaucoup eu recours au covoiturage : je faisais sans cesse des Paris-Bruxelles pour aller voir ma copine. L’un de mes camarades de promo avait lancé un site de covoiturage de son côté, et un ami et moi avons décidé de nous joindre à lui. Le principe étant que l’on mette en relation des passagers avec des conducteurs ayant des places libres dans leur voiture. Le passager contribue au prix de l’essence et paie un quart environ de ce que pourrait lui coûter un voyage au prix normal. Un Paris-Bruxelles par exemple revient à 12-15€ au lieu de 60€. Les conducteurs fixent eux-mêmes leur tarif, dans une fourchette de prix que nous leur donnons, et les passagers peuvent recommander les conducteurs avec lesquels ils ont voyagé. Cela fait de BlaBlaCar un moyen de transport accessible, sûr et convivial.
D’où vient le nom BlaBlaCar ?
C’est une anecdote amusante. On a remarqué que ce dont les gens se souvenaient le plus sur notre site, c’était l’icône « blabla », qui permet au conducteur/passager d’indiquer sur son profil s’il est bavard (« blabla ») ou non (« bla »), afin d’éviter les mauvaises surprises. Ce côté funky fonctionnant au-delà de nos espérances, on a décidé d’en faire notre identité.
Comment le projet a-t-il véritablement décollé?
En 2007, une série de réformes (sur les retraites, l’autonomie des universités…) annoncées par le gouvernement Fillon en France a donné lieu à une vague de grèves des transports en commun, et beaucoup de gens ont dû chercher une alternative pour voyager. Le public nous a trouvés sympathiques et nous avons reçu une attention considérable de la part des médias. Le fait de sécuriser le paiement en ligne entre le passager et le conducteur a également permis de nous faire prendre au sérieux et a accéléré notre croissance.

Pourquoi vous être implantés en Grande-Bretagne?
Par un concours de circonstances. Avec Frédéric et Francis (NDLR les co-fondateurs) nous souhaitions étendre le service en Europe et être présents dans les gros marchés. Nous avons évité le marché allemand où existe déjà un gros concurrent et nous sommes penchés sur la Grande-Bretagne et l’Espagne, où nous voyions une opportunité de marché. Je travaillais d’ailleurs à Londres depuis quelques années dans le capital risque, ce qui nous a poussés à y ouvrir un bureau.
Comment avez-vous été reçus par la population et par la presse?
Le marché britannique a décollé très vite, et nous connaissons une croissance de plus de 400% sur certains de nos axes comme Manchester et Birmingham. Sans compter l’effet amplificateur des Jeux Olympiques, avec une foule de gens qui cherchent des alternatives au train, dont le trafic est souvent perturbé. La presse nous a par ailleurs réservé un accueil très favorable: BlaBlaCar a été cité par le Financial Times, la BBC, le Wall Street Journal et The Economist, entre autres. Aujourd’hui, nous comptons deux millions de membres sur tous nos marchés.
Qu’est-ce qui vous plaît dans le fait d’être entrepreneur?
Mon métier regroupe deux aspects de la vie professionnelle qui me comblent : être entrepreneur, c’est scanner le secteur et faire beaucoup de relations humaines, toujours être à l’écoute du marché. Mais c’est également savoir passer énormément de temps sur une idée, une perle rare, qui ne débouchera pas forcement sur quelque chose mais que l’on se doit d’explorer.
Quelques conseils pour nos lecteurs/entrepreneurs en herbe?
Chacun doit trouver son propre chemin, les parcours d’entrepreneurs ne sont jamais linéaires. En ce qui me concerne, j’ai choisi d’étudier aux Etats-Unis puis de travailler pour une start-up dans la Silicon Valley. J’ai ensuite fait un MBA à l’INSEAD, avant de travailler comme investisseur technologique à Londres, en parallèle de mon activité avec BlaBlaCar. Si j’avais deux conseils à donner, ce serait de se forger une expérience à l’étranger, et de se lancer en tant qu’entrepreneur avec une équipe, ce qui renforce la motivation.
Propos recueillis par Zoe Tabary (www.lepetitjournal.com/londres) vendredi 17 août 2012
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