James Southwood est un champion du monde pas comme les autres. Alors qu'il a été sur le toit du monde de Savate (Assaut) en 2014, il revient sur les bienfaits de son sport, plus connu sous le nom de Savate, et sur la création de son club à Londres dès 2004. Si vous recherchez une activité à entamer pour le début de l’année, James a peut-être quelque chose pour vous… “Ce que j'enseigne est un jeu amusant. Les gens sont heureux et ils aiment ce qu'ils font.”


Comment pratiquer la boxe, sans que quelqu’un vous blesse ? Quelle activité peut me maintenir en forme sans que je perde un œil ? Est-il possible de boxer sans combattre? Si vous vous êtes déjà posé ces questions, James Southwood a une réponse toute prête : “Nous faisons de la Savate - Assaut - et nous la pratiquons comme un jeu ; en 24 ans de carrière je n’ai presque jamais eu de blessure.”
Et justement qu’en est-il de la carrière de James ? “J'ai commencé à pratiquer la Savate en 1999 alors que j'étais à l'université en Angleterre. Au fil des années, je suis passé du statut d'étudiant à celui d'instructeur, puis d'instructeur international, pour finalement devenir champion du monde en 2014 dans la catégorie assaut (-80 kilos).”

“Il m'a fallu dix ans pour gagner le titre au bout de dix tentatives.”
En Savate, il existe plusieurs formes distinctes de pratique : l'Assaut, Combat, Défense.... L'Assaut se concentre sur la technique, sans apport majeur de puissance : “et je me spécialise dans cette catégorie”, reprend James. Ainsi, en 2004, notre futur champion du monde se forme et devient coach, alors qu’il n’avait rien gagné jusqu’alors. En 2012, il commence à participer et s’inscrit dans divers tournois de Savate (toujours en Assaut) à travers le monde : “Cette participation accrue a contribué à mon amélioration et, quelques années plus tard, je suis devenu champion du monde.”
Le monde de la Savate : des Jeux olympiques à l’ultra-dominance française
James le confesse : “il n’y a pas de philosophie réelle propre à la Savate, comme on pourrait la trouver dans le judo, ou l'aïkido.” Cependant, la discipline reste un sport très respecté : “Créée vers 1839, la savate n'est pas un art martial traditionnel mais une forme de boxe. Elle a été codifiée par des personnalités comme Pierre de Coubertin. Elle occupe une place importante dans l'histoire de France”, comme le justifie le champion du monde.
Passionné par le sujet, James pourrait vous parler des heures de la création de la Savate en Assaut et de ses enjeux, le tout en français ou en anglais : “La Savate était donc un sport de démonstration aux Jeux olympiques de Paris en 1924. On m'a confié qu'il s'agissait plutôt d'un exercice d'éducation physique en 1924. Ce n'était pas un véritable sport de combat”
Mais alors concrètement la Savate en Assaut, kesako ?
James explique que l'intérêt est de marquer des points grâce à la technique et à la précision. “Il faut toucher une certaine partie du corps, être précis, c'est-à-dire ne pas frapper avec le tibia par exemple, et utiliser uniquement quatre types de coups de pied : le fouetté, le chassé, le revers, et le coup de pied bas.” James insiste sur le fait qu’il est impossible d’inventer d’autres coups. Voilà principalement pour les règles, mais encore vaut-il mieux pratiquer pour comprendre ; mais justement, où pratiquer à Londres ?
Un club de Savate, qui attire les Français à Londres
La force de James Southwood ne réside pas uniquement dans ses coups de pieds, mais aussi dans sa volonté de toujours aller plus loin. Il a créé son club de Savate il y a 20 ans et a continué d’évoluer en même temps, jusqu’à son propre sacre. Mais la boxe française intéresse-t-elle uniquement des Français ? Eh bien la réponse est non. “Il y a 50% de Français et 50% de personnes provenant de partout dans le monde. Nous avons des Italiens, des Néo-Zélandais, des Américains. Le melting-pot londonien typique.”

La dominance tricolore en Savate
Cette sur-présence des Français dans le domaine est aussi une difficulté à surmonter, en tant que compétiteur, pour James. En France, il y a 50000 licences par an. Ainsi, battre les Français est, à titre comparatif, comme si l'équipe de Saint-Marin battait le Brésil au football. Dans la discipline, il y a 16 catégories de poids, qui constituent la base des 16 médailles d’or. “Chaque fois que je participe à une compétition avec ces mêmes catégories, nous jugeons le tournoi en fonction du nombre de médailles d'or obtenues par les Français. S'ils en obtiennent 16, c'est un mauvais tournoi.”
À savoir avant de se lancer en boxe française
Pouvons-nous utiliser la Savate pour se défendre dans la rue ?
La réponse de James est toujours la même : “J'insiste sur le fait que la Savate, en Assaut, n’est pas une technique d'autodéfense, mais d’autres formes de savates peuvent l’être. Ma pratique est un jeu qui permet aux gens de ne plus penser à leurs problèmes. La meilleure défense pour les personnes vivant dans des zones à risque est d'éviter la confrontation.”
Est-il nécessaire d’être en bonne condition avant de s’y mettre ?
James aime à dire, sourire en coin, que : “ceci est mon rôle, en tant qu'instructeur, d’aider à se remettre en forme grâce à l'entraînement. Une heure et demie de boxe améliorera sans aucun doute la condition physique. En outre, je recommande des exercices complémentaires tels que la course à pied, les circuits, le shadow boxing et le saut à la corde.” La Savate, en assaut, sollicite toutes les parties du corps, exigeant de la force, du cardio, de l'endurance, de l'agilité et de la souplesse. En s'engageant dans l'entraînement, vous obtenez naturellement une séance d'entraînement de tout le corps.
James accueille les expatriés qui veulent s’initier
Pour le moment, James a une trentaine d’adhérents, qui viennent se défouler chaque semaine, mais pour lui aussi, le Brexit et le covid, ont marqué un cran d’arrêt : “Nous avons été chassés de notre salle, puis la période a dissuadé beaucoup de gens à pratiquer des sports de contact.” Depuis, James et son équipe vous accueillent dans sa salle, deux soirs par semaine, alors qu’attendez-vous pour enfiler les gants ?
