Vous êtes peut-être dernièrement tombé sur la vidéo de Paul Taylor : « La bise », où l'on voyait un anglais s'attaquer à cette manière typiquement française de se saluer. Peut-être avez-vous poussé vos investigations jusqu'à découvrir le « French Fried Comedy », une troupe de stand-up anglophone installée à Paris qui a permis à Paul de réaliser sa vidéo. Lepetitjournal.com a rencontré Robert Hoehn, membre fondateur du groupe et humoriste, à l'issue d'un spectacle d'un peu plus d'une heure :
Un mois de janvier plein grâce à « la Bise »
Tous les mardis et vendredis soirs, vous pouvez retrouver la French Fried Comedy Night* au café «le Paname », rue de la Fontaine au roi. Pendant une heure, se succèdent quatre comédiens anglophones dans une petite salle bien remplie. C'est l'effet de « La bise » nous confie Robert, la vidéo a en effet ramené beaucoup de public pour le groupe.
(voir notre brève : "Un Anglais donne sa version de la bise")
Cependant le French Fried est un peu plus vieux que cette vidéo. Cela fait douze ans que Robert vit et joue à Paris, quatre ans que les soirées au Paname ont débuté. « Il faut rendre un bel hommage à Karim (le patron du café, ndlr) qui a lancé et installé ces soirées. » En ajoutant la soirée open-mic le mercredi, le brunch anglophone le jeudi, il y a donc au Paname presque un événement anglophone par jour. Cette soirée du mercredi permet de recruter également les performers de la FFCN*. En tout, une quarantaine d'humoristes de différentes nationalités participent aux soirées anglophones dont une dizaine de pros et des guests plus occasionnels. Ce vendredi, il y avait même un Français sur la scène : Nathan Bensoussan. Avec lui, Robert et deux Hollandais complètent le « line-up » présenté et orchestré par Tom, un authentique Britannique. Finalement, nous explique Robert, la French Fried Comedy Night c'est déjà en soi un « événement extraordinaire ».
Le pari de faire rire en anglais
Si bien sûr Paris est une ville cosmopolite, avec une population expatriée assez nombreuse, on compte une majorité de Français dans le public. D'ailleurs ceux-ci n'ont pas peur de se faire bousculer gentiment sur leurs petites manies. Ce vendredi soir, les expressions du langage français étaient passées au crible d'Alexander van Walsum : « Ca ne casse pas trois pattes à un canard? cela date évidemment du temps où les canards français avaient tous trois pattes. » Plusieurs autres sketchs s'appuient sur la vie quotidienne et les habitudes des Français, mais surtout des Parisiens. Le métro et la conduite de ceux-ci bien sûr en prenaient alors pour leur grade : « je ne dirai pas que nous forçons notre humour pour l'endroit, mais en tous cas, on rit beaucoup de et avec Paris » résume Robert. D'ailleurs celui-ci n'hésite pas à se présenter comme « l'American parigot » ou le « Parisian Redneck ». La FFCN est bien un vrai spectacle comique en anglais en plein c?ur de Paris. Et les gens semblent en redemander. La vraie différence entre le stand-up anglais et français ? « Les femmes qui participent à nos soirées sont peut-être plus directes que les Françaises, elles ont moins peur d'aborder des sujets crus. »
Une « fanbase » qui s'élargit
A l'issue du show, les spectateurs se pressent pour voir les artistes. Nous rencontrons Ludo, amateur de la première heure et habitant du quartier. D'abord, ce sont eux aussi qui ont permis aux soirées du French Fried de démarrer. Maintenant, grâce à la « bise » mais pas seulement, ce petit groupe s'est élargi. On a même vu plusieurs célébrités dans le public. L'acteur Tomer Sisley était par exemple présent ce vendredi soir dans les coulisses du French Fried. « Une fois, c'était Macaulay Culkin (la star de « Maman j'ai raté l'avion » ndlr) ». Les soirées au Paname attirent de plus en plus de monde. La prochaine étape ? « on aimerait bien amener le French Fried en tournée dans d'autres villes en France. Si c'était possible, toutes celles avec des salles de plus de cent places ».
French Fried Comedy Night
Tous les mardis (21h) et vendredis (20h) au Paname Café, 14 rue de la Fontaine au Roi.
Entrée gratuite avec une consommation minimum, réservation sur le site fortement conseillée :
http://www.panameartcafe.com/reservation/
Philippe Creusat (www.lepetitjournal.com/londres), le 20 janvier 2016