Après le lycée Charles de Gaulle et le Collège Français Bilingue de Londres, un troisième établissement scolaire français devrait ouvrir ses portes en septembre 2015. Un véritable soulagement pour une grande partie de la communauté française même si certaines inquiétudes demeurent.
"Si nous n'avions pas eu ce site, le crise aurait été bien plus grave en 2015". Ces mots sont ceux du conseiller culturel adjoint auprès de l'ambassade de France en charge des questions éducatives. Depuis près de deux ans, Laurent Batut et le Plan Ecole, composé entre autres de représentants des parents d'élèves, d'élus français, de représentants de syndicats des professeurs et de membres de l'AEFE (Agence pour l'Enseignement Français à l'Étranger), planchent sur le dossier d'un troisième établissement secondaire français à Londres. Un projet devenu indispensable depuis l'ouverture à la rentrée 2011 du CFBL pour pouvoir amener jusqu'au baccalauréat l'ensemble des élèves inscrits dans l'enseignement français. De plus, cet établissement, qui devrait à priori accueillir 3 classes par année de collège et 6 par année de lycée soit environ 900 élèves, permettra de faire baisser les effectifs du Lycée Charles de Gaulle devenus trop importants.
Un site trouvé par un parent d'élève
Même si Laurent Batut préfère rester prudent "tant que tout n'est pas réglé", les choses semblent bien engagées. L'offre faite par la French Education Property Trust (FEPT) le 1er octobre dernier aux autorités municipales de Brent pour l'acquisition du Town Hall a été acceptée et la promesse de vente a été signée au début du mois de février. La fin d'un long processus de recherche. Fin 2011, un appel était lancé à la communauté française pour trouver un site capable d'accueillir le futur établissement. Une soixantaine de proposition ont été reçues et étudiées par le Plan École. S'en sont suivies une dizaine de visites et la sélection de 4 sites possibles dont celui de Brent, trouvé par un parent d'élève, et finalement retenu. "C'est avant tout un travail collectif" insiste le conseiller culturel adjoint. "L'ensemble de la communauté française a été associée au projet et continue de l'être. De monsieur l'Ambassadeur à l'équipe technique FEPT en passant par les parents d'élèves".
La prochaine étape consiste maintenant au dépôt du permis de construire et à la mise en place des appels d'offre pour le choix des entreprises qui effectueront les travaux sur le site. L'achat définitif devrait avoir lieu dans l'été et l'ensemble du projet doit coûter environ 40 millions de livres. L'ensemble du budget provient d'un emprunt bancaire réalisé par la FEPT, également propriétaire du CFBL, et qui bénéficie d'un taux d'emprunt favorable auprès des banques grâce à la garantie apportée par l'État français.
(leg : Laurent Batut - Crédit : AVE)
Contenu pédagogique et flux des élèves à régler
En dehors de ces aspects techniques et financiers bien engagés, il reste encore de nombreuses interrogations à régler. S'il est acquis que l'établissement sera conventionné par l'AEFE, le contenu pédagogique reste à établir en ce qui concerne les langues et les options. Une grande ouverture vers l'international est pour l'instant privilégiée mais de nombreuses discussions auront lieu dans les mois qui viennent avec l'AEFE mais aussi les différents chefs d'établissement et les parents d'élèves qui sont encouragés à "faire remonter leurs idées".
L'autre point à régler, sans doute le plus sensible, concerne la gestion des flux des élèves. Autrement dit, quels seront les élèves affectés au nouvel établissement de Brent ? Laurent Batut le promet, "une réflexion est en cours et nous souhaitons y associer les représentants des parents d'élèves et les chefs d'établissements". Les critères devraient être déterminés à la fin du deuxième trimestre 2013 quand "tout le monde aura été entendu afin que la décision prise soit la plus consensuelle possible".
Un quartier en question
Laurent Batut assure "comprendre les inquiétudes des parents". Il a d'ailleurs fait la tournée des écoles de Londres début janvier pour tenter de rassurer ces derniers. L'établissement, situé à Brent, proche de Wembley dans le nord ouest de la capitale, fait craindre à certains des difficultés dans les transports. Pourtant, le quartier est desservi par la Jubilee Line, la Metropolitan Line, l'overground et 4 lignes de bus dont l'arrêt est situé au pied du futur établissement. Autre reproche adressé au quartier : ses mauvaises fréquentations. S'il est vrai que le borough de Brent a mauvaise réputation, la zone dans laquelle est située le Town Hall n'est pas dangereuse outre-mesure. "Il ne faut pas confondre quartier défavorisé et quartier criminogène" rappelle Laurent Batut tout en assurant qu'on ne peut pas "ignorer le problème des transports les jours de match ni la sécurité des enfants qui est une priorité".
S'il reste donc encore des points très importants à régler, la nouvelle d'un troisième établissement secondaire était attendue depuis longtemps par de nombreuses familles. Et même si la localisation de ce futur collège/lycée entrainera forcément une réorganisation de la communauté française, cette dernière a encore deux ans pour s'y préparer au mieux. De quoi avancer avec sérénité.
Simon Gleize (www.lepetitjournal.com/londres) jeudi 21 février 2013
Abonnez vous gratuitement à notre newsletter !