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Benjamin Senouillet : “United Kingdom of Marseille est un groupe de fadas unique”

Hormis la Manche, le soleil, le Ricard et les calanques, quelles sont les différences entre Marseille et le Royaume-Uni ? La passion pour le football, en tout cas, est la même. Nous avons rencontré United Kingdom of Marseille, un groupe de supporters marseillais qui n’a pas peur d’arborer le maillot de leur club de cœur dans la capitale du football, toujours accompagné d’un parapluie bien sûr…

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Écrit par Ewan Petris
Publié le 10 septembre 2024, mis à jour le 10 septembre 2024

Il est vrai qu’au Royaume-Uni, et surtout à Londres, il est possible d'apercevoir, de temps à autre, un maillot de l’Olympique de Marseille dans les rues. En fait, au cœur de la ville, il y a des centaines de supporters du club marseillais. Parmi eux, Benjamin Senouillet, actuellement à la tête de United Kingdom of Marseille.

 

Benjamin est en fait né en Angleterre, mais très jeune, il a été rattrapé par le sang marseillais, grâce à son père. S’il vit depuis 2007 au Royaume-Uni, il a vu passer de nombreux supporters blancs et bleus. En 2017, il prend une décision radicale : “Nous avons décidé de créer un groupe. Nous étions officieusement 5 ou 6 à l’époque, et tout s’est officiellement lancé lors d’un match de Coupe d’Europe (Marseille - Leipzig, pour les connaisseurs).”

 

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La création de United Kingdom of Marseille autour de quelques “jaunes”

 

Jusque-là, les passionnés Marseillais se réunissaient un peu partout. Ben, lui-même, regardait les matchs où il le pouvait. “Suite à l'épopée européenne, la communauté ‘OM Nation’ a été lancée dans plusieurs grandes villes (New York, Sydney…) et Londres était le deuxième acteur majeur de ce plan.” Alors, accompagné d’un tas de supporters, le club du Sud de la France joue des matchs un peu partout, en préparation :

 

Quelques années plus tard, en 2019, la direction m’a demandé si je voulais prendre la tête du groupe.”

 

En 2019, le groupe devient une véritable association au Royaume-Uni. Les matchs sont diffusés régulièrement à Piccadilly Circus, puis à London Bridge. Chaque rencontre accueille entre 20 et 30 personnes : “Cela peut facilement monter à 100 supporters pour les gros matchs, contre Paris ou Lyon… Beaucoup d’expatriés viennent parfois pour un week-end et nous sommes là pour les accueillir !”

 

La passion, couleur bleue et blanche

 

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Même en étant Britannique de naissance, Ben nous confie avoir été “quelque peu” obligé de supporter l’Olympique de Marseille : “Je n’ai pas eu le choix (rires). Une fois que vous rencontrez des Marseillais, vous devenez comme une famille. Je partage une de mes photos préférées avec mon grand-père, qui en 1993, (le jour où l'OM a remporté la Coupe d’Europe) me portait sur ses épaules.

 

Une fois que tu mets les pieds au Stade Vélodrome, cela te marque à vie.”

 

Prêt(e) à vivre un match à la Phocéenne ?

 

À quoi s’attendre lorsque vous vivez un match avec le groupe ? “Il est impossible d'être calme. United Kingdom of Marseille est un groupe de ‘fadas’ unique et les Britanniques nous connaissent. Nous avons même réussi à faire importer du Ricard dans le bar où nous allons.”

 

Ce qui est intéressant, selon Ben, est que le groupe compte de nombreux Britanniques, qui ont été marqués par le club marseillais. Ainsi, l’association est composée d’un grand nombre d’Anglophones qui suivent le club à travers les médias, ainsi que d’un mix d’expatriés français vivant sur place. “D’ailleurs, je tiens à souligner leur courage, car ces personnes pourraient très bien supporter des clubs anglais, mais ils choisissent de s’infliger les péripéties marseillaises,” lance Ben avec ironie.

 

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Une surmédiatisation du club marseillais, mais pas de diffuseur officiel

 

Alors que l’OM est récemment très médiatisé outre-Manche, pour avoir intégré de nombreux internationaux britanniques, Ben nous révèle que le lien entre Marseille et le Royaume-Uni n’est pas nouveau : “De nombreux Britanniques ont connu notre club grâce à Chris Waddle, Jean-Pierre Papin ou Didier Drogba. Le club a vécu de nombreuses épopées contre des clubs anglais. Il est regrettable qu’aujourd’hui, nous ayons de nouveaux fans, un entraîneur bien connu du championnat britannique, mais pas de diffuseur officiel…”

 

Le club n’est plus proche de ses supporters ?

 

“Il fut un temps où être supporter de l'OM à l'étranger avait une saveur particulière. Le club nous envoyait des cartes de membres avec des réductions sur la boutique officielle, et il y avait un vrai lien avec les fans expatriés.” Ben affirme que, depuis l'arrivée du nouveau président du club (Pablo Longoria), la relation entre les supporters expatriés et le club s'est effondrée. “Nous avons tenté de nous faire entendre, de préserver nos droits, mais les efforts du club envers nous ont complètement disparu. Avant, un coordinateur dédié facilitait les échanges et les rencontres. Aujourd'hui, nous nous débrouillons seuls, organisons nos déplacements et nos actions par nos propres moyens.”

 

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Et la force, les supporters l’ont. Ils ont même réussi à organiser une rencontre avec Chris Waddle, en bord de pelouse, il y a quelques années. “Malgré notre enthousiasme, le club semble s’être replié sur ses objectifs sportifs, ce que je peux comprendre.

 

Tous les moments partagés sont le reflet de ce qu’est la communauté bleue et blanche, car quand c'est l'OM, l'émotion est décuplée.”


 

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