Édition internationale

Taxes douanières : Londres et Washington concluent un accord commercial

Voitures, acier, bœuf… Le Royaume-Uni et les États-Unis ont trouvé un terrain d’entente sur certains droits de douane instaurés depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche. Le compromis, annoncé le 8 mai depuis la West Midlands et Washington, allège temporairement les taxes sur une sélection de produits industriels et agricoles. Objectif : préserver des milliers d’emplois des deux côtés de l’Atlantique, sans pour autant revenir au niveau d’ouverture commerciale d’avant 2025.

Keir Starmer et Donald TrumpKeir Starmer et Donald Trump
Le Royaume-Uni et les Etats-Uni ont trouvé un terrain d'entente que certains droits de douanes
Écrit par Morat Alizée
Publié le 9 mai 2025

Après plusieurs semaines de discussions sous haute tension, Londres et Washington annoncent un accord commercial ciblé. Les États-Unis s’engagent à ramener les taxes sur les voitures britanniques à 10 % pour un quota annuel de 100 000 véhicules, tout en rétablissant un système de quotas pour l’acier et l’aluminium, cela épargne les secteurs stratégiques d’une hausse massive des tarifs décidée par l’administration Trump. En contrepartie, le Royaume-Uni accepte d’augmenter ses importations de produits agricoles américains, comme le bœuf et l’éthanol. L’accord est présenté comme un “succès historique” par le Premier ministre Keir Starmer, soucieux de protéger les exportations britanniques face à la politique protectionniste de Donald Trump.

 

Un accord commercial qui divise l'industrie et l'opposition

 

Pour les secteurs de l’automobile et de la sidérurgie, cet accord offre un répit bienvenu. Selon la BBC, Gareth Stace, directeur général de UK Steel, parle d’« un soulagement majeur » pour l’industrie et estime que « l’approche posée et la persévérance du gouvernement britannique » ont permis d’éviter le pire. Le ministre des Entreprises, Jonathan Reynolds, affirme de son côté que le Royaume-Uni était « à quelques jours de perdre des milliers d’emplois » sans cette percée dans les négociations.

Mais dans les rangs de l’opposition, l’enthousiasme est loin d’être partagé. Kemi Badenoch, cheffe du Parti conservateur, dénonce un compromis déséquilibré : « Ce n’est pas un accord historique avec les États-Unis. On s’est fait avoir. » Elle reproche au gouvernement d’avoir cédé trop de terrain, en baissant les droits de douane côté britannique, alors que les taxes américaines restent largement en place. Même son de cloche chez les Libéraux-Démocrates. Ed Davey réclame un vote au Parlement et avertit : « Le diable se cache dans les détails, surtout avec quelqu’un d’aussi imprévisible que Donald Trump. » Duncan Edwards, directeur de BritishAmerican Business, se montre tout aussi circonspect : « C’est mieux qu’hier, mais ce n’est clairement pas mieux qu’il y a cinq semaines. » Un accord jugé nécessaire, mais qui ne dissipe pas toutes les incertitudes autour de la relation commerciale entre Londres et Washington.