Alors qu’une mesure était prévue pour la rentrée, le Premier ministre britannique, Rishi Sunak, a fait face à de vives réactions lorsqu'il a annoncé son intention de contraindre les écoles britanniques à renvoyer les enfants transgenres vers leurs parents, dans le cadre d'une "interdiction générale" de la transition sociale à l'école.
Les enfants transgenres sont-ils autorisés à aller à l'école ? Voici la question que le gouvernement britannique s’est posée, à l’occasion d’un projet de loi sur l’appartenance sexuelle des enfants dans le cadre scolaire. En réponse à tout ceci, Rishi Sunak avait prévu une mesure qui aurait limité la capacité des élèves à s'identifier sous un autre nom, utiliser des surnoms mixtes, ou porter l'uniforme du sexe opposé, sans l'approbation de leurs parents.
Cependant, après un examen de la directive par la procureure générale d'Angleterre et du Pays de Galles, Victoria Prentis, il a été conclu qu'une interdiction totale de la transition sociale à l'école serait contraire à la loi sur l'égalité (Equalities Act), selon une information du Times.
Une mesure qui aurait fait basculé le gouvernement “du mauvais côté”
Ainsi, des inquiétudes naissent au niveau des institutions car elles feraient passer le gouvernement du "mauvais côté de l'histoire" , selon ces mêmes sources, rappelant ainsi la section 28, qui interdit la promotion de l'homosexualité instaurée par Margaret Thatcher en 1988, avant d'être abrogée en 2003. Actuellement, les détails de la directive sont encore en cours d'élaboration au sein du gouvernement, et les discussions sur les droits des enseignants et des élèves se poursuivent.
Cependant, Mme Prentis a conclu que, conformément à la loi sur l'égalité, une interdiction générale de la transition sociale dans les écoles serait en violation de la protection légale accordée au changement de sexe, quel que soit l'âge de la personne.
La question de l’appartenance sexuelle divise le gouvernement britannique
Face à cette décision, une source gouvernementale a réagi en déclarant : "Nous explorons toutes les options pour élaborer des directives claires et robustes qui protègent les enfants tout en donnant aux parents et aux enseignants les moyens d'agir. Aucune décision n'a encore été prise."
Lorsque les premières informations sur les projets visant à restreindre la transition sociale dans les écoles ont été annoncées, plusieurs groupes de défense des droits, organisations et députés de l'opposition ont publiquement exprimé leur opposition, mettant en garde contre les possibles effets préjudiciables sur le bien-être des enfants.
Tammy Humas, responsable de la politique et des campagnes pour l'association Mermaids, a souligné que "lorsque la transition sociale des enfants n'est pas soutenue, nous observons une détérioration significative de leur santé mentale. Ils seraient également plus enclins à l'absentéisme et subissent une pression accrue dans leur vie en raison de cette situation".
“Prendre en considération les besoins des enfants”
La responsable politique a d’ailleurs ajouté : "Il est essentiel de prendre en considération les besoins des enfants et des jeunes, et il semble que le gouvernement actuel ait une approche idéologique claire, axée sur la discrimination et la marginalisation des personnes transgenres."
Nadia Whittome, députée travailliste de Nottingham East, a également plaidé en faveur de la suppression complète des directives gouvernementales. Elle a souligné que pour de nombreux jeunes transgenres, la possibilité de mener une transition sociale est cruciale pour leur santé mentale et leur bien-être.
Elle a d’ailleurs sévèrement critiqué le gouvernement et ses tentatives de restriction de la liberté des jeunes transgenres en matière de coupe de cheveux, de noms et de pronoms.