Dans ses derniers tweets, Elon Musk pointe du doigt le Premier Ministre britannique Keir Starmer. Selon lui, les manquements de ce dernier auraient permis à des gangs pakistanais de commettre plusieurs milliers de viols sur des jeunes filles anglaises, sans être réellement inquiétés par les autorités britanniques.
Une affaire qui remonte aux années 1980
Depuis le début de janvier 2025, une affaire sordide, dite des “grooming gangs”, refait surface au Royaume-Uni. Cette affaire concerne une série de crimes sexuels commis entre la fin des années 1980 et le début des années 2010 dans plusieurs villes du Royaume-Uni, telles que Rotherham, Oldham, Telford, Rochdale, ou encore Newcastle upon Tyne. Plusieurs milliers de fillettes auraient ainsi été agressées, violées, enlevées et contraintes de se prostituer à une échelle industrielle. Les principaux responsables de ces crimes sont majoritairement des hommes d’origine pakistanaise, représentant plus de 80% des agresseurs identifiés.
Le terme “grooming”, en français “pédopiégeage”, désigne une pratique dans laquelle un adulte va tisser un lien émotionnel, amical et affectif avec un enfant, dans le but de le soumettre à des abus et son exploitation sexuels.
L’inaction des autorités britanniques : entre le facteur racial et le facteur social
Même si les abus commis à l’encontre de ces jeunes filles ont été progressivement dénoncés, l’affaire des “grooming gangs” semble avoir longtemps été ignorée par les services publics britanniques, notamment la police et les services sociaux.
Plusieurs enquêtes, comme celle menée par Alexis Jay (universitaire britannique) en 2014, ont révélé que ces institutions redoutaient d’être accusées de racisme, si elles basaient leurs interventions sur les descriptions des victimes. Ces dernières étant blanches, tandis que leurs agresseurs étaient d’origine pakistanaise.
Pour certains, le facteur social a également joué un rôle. Toutes les victimes étant issues de familles pauvres et fragilisées, et donc plus vulnérables, ce qui aurait conduit les autorités à minimiser l’ampleur et la gravité du problème.
D’autres éléments viennent rajouter de l’huile sur le feu, comme le refus de Jess Phillips, Ministre pour la sécurité et les violences faites aux femmes, le 2 janvier 2025, de mener une enquête publique et nationale sur la gestion de cette affaire, estimant que les enquêtes la concernant avaient déjà été menées.
Une fenêtre de tir pour l'immixtion d’Elon Musk dans la politique britannique
Dans une série de plus de 200 tweets, publiés à partir de ce 2ème janvier 2025, Elon Musk, première fortune mondiale et futur membre du gouvernement Trump, accuse l’actuel Premier Ministre britannique - Keir Starmer, directeur des poursuites publiques entre 2008 et 2013 - de graves manquements dans cette affaire, et même de complicité.
Starmer was complicit in the RAPE OF BRITAIN when he was head of Crown Prosecution for 6 years.
— Elon Musk (@elonmusk) January 3, 2025
Starmer must go and he must face charges for his complicity in the worst mass crime in the history of Britain.
Please call your member of parliament and tell them that the hundreds of thousands of little girls in Britain who were, and are still are, being systematically, horrifically gang-raped deserve some justice in this world.
— Elon Musk (@elonmusk) January 8, 2025
This is vitally important or it will just keep happening. https://t.co/W5pxLsLdaz
Certains tweets, depuis supprimés, demandaient même à ce que Keir Starmer soit emprisonné et que les coupables de cette affaire soient pendus pour trahison. Elon Musk a également publié un sondage dans lequel il interroge les internautes : Est ce que les Etats-Unis doivent venir libérer les Britanniques de leur gouvernement tyrannique ? Ces messages cumulent plusieurs millions de vues.
Lors d’une conférence de presse, tenue le lundi 6 janvier 2025, le dirigeant britannique a répondu à Elon Musk en déclarant que "ceux qui propagent mensonges et désinformation (...) ne s’intéressent pas aux victimes et s’intéressent à eux-mêmes". Keir Starmer s'est aussi défendu en déclarant que "de nombreuses enquêtes" ont été menées, mais que l’heure était maintenant à l’”action” concrète.