Édition internationale

Innocenté après 40 ans de prison : une erreur judiciaire historique au Royaume-Uni

Après près de quarante ans de détention, Peter Sullivan a été innocenté du meurtre de Diane Sindall, assassinée en 1986. Condamné à tort en 1987, il est désormais au cœur de l’une des plus graves erreurs judiciaires de l’histoire britannique.

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Écrit par Hermine Pinoteau
Publié le 14 mai 2025

 

Un fait divers sordide

 

En août 1986, Diane Sindall, une jeune femme de 21 ans, est retrouvée morte dans une ruelle de Bebington, dans le Merseyside, au nord-ouest de l'Angleterre. Elle avait été violemment battue et violée, un crime qui avait bouleversé l’opinion publique de l’époque.

 

Peter Sullivan, un coupable tout désigné

 

Un an plus tard, en 1987, Peter Sullivan, alors âgé de 30 ans, est condamné à la réclusion à perpétuité pour le meurtre de Diane Sindall. Il n’a eu de cesse, durant près de quarante ans, de clamer son innocence.

 

Une erreur judiciaire enfin réparée

 

Mardi 13 mai 2025, la Cour d’appel de Londres a finalement annulé sa condamnation. La raison : des analyses ADN récemment effectuées sur la victime ont formellement exclu toute implication de Peter Sullivan. Aujourd’hui âgé de 68 ans, il a appris la nouvelle depuis sa cellule de prison de Wakefield, en larmes. Il devient ainsi la victime de l’une des plus longues erreurs judiciaires de l’histoire britannique.

 

Le ministère de la justice s’est engagé à enquêter sur les circonstances ayant conduit à sa condamnation injustifiée. Si Peter Sullivan n’a pas encore été officiellement libéré, il devrait percevoir environ un million de livres sterling en réparation du préjudice subi. 

 

“J’ai perdu ma liberté pour un crime que je n’ai pas commis”

 

Dans une déclaration transmise par son avocate, Peter Sullivan affirme ressentir ni “colère” ni ”amertume”. “Ce qui m’est arrivé était très injuste, mais cela ne diminue ou ne minimise pas le fait que tout cela s'est produit en raison d'une mort atroce.” "J'ai perdu ma liberté il y a quatre décennies à cause d'un crime que je n'ai pas commis.”

 

Sa sœur, Kim Smith, présente à l’audience, s’est dite "ravie" du verdict, tout en dénonçant “une honte” qui a brisé la vie de son frère.

 

La traque du véritable coupable relancée 


À l’époque des faits, les technologies d’analyse génétique n’étaient pas suffisamment développées. Aujourd’hui, l’ADN retrouvé sur le corps de la victime ne correspond à aucun profil connu dans les bases de données nationales. La police de Merseyside a déclaré "tout mettre en œuvre" pour identifier le véritable auteur du crime.

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