Traditionnellement réservés au jour du Vendredi Saint, les hot cross buns font partie de la tradition de la Pâque anglaise au même titre que les jonquilles, oeufs ou autres lapins en chocolat. Eclairage sur cette petite brioche épicée à l'histoire riche et symbolique
(photo: Nadège Druzkowski)
Même s'ils sont aujourd'hui vendus tout au long de l'année, les hot cross buns demeurent la pâtisserie anglaise traditionnelle du Vendredi Saint. Ces petits pains aux fruits confits épicés de cannelle, gingembre et parfois de muscade se mangent habituellement chauds, coupés en deux et tartinés de beurre.
Des origines païennes au symbolisme chrétien
Ces petites brioches serties d'une croix ont une longue histoire. Leur origine remonte bien avant l'ère chrétienne : à l'époque païenne, pour célébrer l'équinoxe de printemps, des petits gâteaux étaient offerts à Eostre, déesse saxonne de la fertilité. Le signe de croix, dont la symbolique est aujourd'hui rattachée au christianisme représentait, en ce temps, les quatre quartiers de lune. Plus tard, l'Eglise bâtit sur ces anciennes croyances. Elle les adapta en y associant le dessin à la croix du Christ. La légende veut que les hot cross buns fassent leur apparition dès le 12ème siècle lorsqu'un moine anglican place sur des petits pains un signe de croix afin de fêter Vendredi Saint, précédant la résurrection de Pâques, alors connu sous le nom de Jour de la Croix. Au quatorzième siècle, le Père Thomas Rockcliffe initie la tradition de distribuer des petits pains épicés, marqués du signe de la croix aux pauvres qui visitent le monastère Saint Albans dans le Hertfordshire le jour du Vendredi Saint.
Une popularité indémodable
Selon la coutume, seuls les hot cross buns sont autorisés à être mangés par les fidèles le jour du Vendredi Saint. Faits de la même pâte que le pain consacré utilisé lors de la messe, ils sont assimilés au corps du Christ et sont crédités de pouvoirs miraculeux et protecteurs. La tradition est néanmoins ébranlée au 16ème siècle. La reine protestante Elisabeth 1ère (1533-1603), dernière représentante de la dynastie des Tudors, tente de bannir les brioches, trop réminiscentes du catholicisme chrétien. Mais devant leur popularité, elle doit finalement se résoudre à faire passer une loi autorisant leur consommation seulement lors de cérémonies religieuses importantes comme Pâques ou Noël. Très souvent distribués par des vendeurs ambulants avertissant les passants de leur présence par leurs cris et leurs chants, les petits pains ont inspiré une comptine, toujours bien connue de nos jours des enfants en Angleterre :
Hot cross buns! Hot cross buns!
One a penny two a penny - Hot cross buns
If you have no daughters, give them to your sons
One a penny two a penny - Hot cross buns
Aujourd'hui, les hot cross buns sont savourés tout au long de l'année. Néanmoins, leur signification religieuse avec le dessin de la croix, symbole de la crucifixion, en a fait une denrée incontournable des fêtes de Pâques. Ils continuent typiquement d'être servis au petit déjeuner le Vendredi Saint.
Nadège Druzkowski (www.lepetitjournal.com/londres) vendredi 22 avril 2011
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