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Eurostar face à la concurrence, bientôt la fin du monopole ferroviaire ?

Le monopole d’Eurostar sur la liaison ferroviaire entre Paris et Londres pourrait bientôt être remis en question. Getlink, propriétaire du tunnel sous la Manche, souhaite encourager la concurrence en proposant des subventions aux nouvelles compagnies ferroviaires. Face à cette opportunité, Virgin Group de Richard Branson et la société espagnole Evolyn se positionnent pour proposer une alternative à Eurostar d’ici quelques années.

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Écrit par Hermine Pinoteau
Publié le 11 mars 2025

 

L’appel à la concurrence de la société Getlink

 

Si Eurostar assure depuis plus de trente ans le service ferroviaire entre les capitales européennes Londres, Paris, Bruxelles et Amsterdam, son monopole pourrait bientôt prendre fin. En effet, Getlink, la société propriétaire du tunnel sous la Manche, envisage de lancer une offre de subventions à hauteur de cinquante millions d’euros afin d’encourager la concurrence et d’inciter d’autres compagnies à emprunter ses voies ferroviaires. La ligne à grande vitesse entre Paris et Londres fait partie des rares encore sans concurrence au niveau européen, alors qu’elle représente un axe stratégique majeur.

 

Vers de nouvelles alternatives sur les lignes européennes : le projet de Richard Branson 

 

Le milliardaire britannique Richard Branson, propriétaire de la compagnie aérienne Virgin Atlantic, souhaite lever 833 millions d’euros pour financer une nouvelle alternative à Eurostar sur l’axe Paris-Londres, puis Bruxelles et Amsterdam. Ce projet pourrait voir le jour en 2029 et constituerait la principale concurrence face à Eurostar sur ce marché. 

 

Phil Whittingham, responsable des projets ferroviaires chez Virgin Group, a déclaré au Financial Times que “Virgin est la marque idéale pour marquer le début d’une nouvelle ère dans les voyages transmanche”, tout en reconnaissant qu’il s’agit d’une “entreprise gigantesque”.

 

Les défis techniques et financiers de Virgin Group

 

Même si Virgin Group parvient à lever les fonds nécessaires, la société devra également acquérir des trains compatibles avec le réseau ferroviaire existant, les trains empruntant le tunnel sous la Manche devant respecter des spécificités techniques.

 

Bien qu’Eurostar se soit ouvertement félicitée de l’ouverture à la concurrence du rail européen, la compagnie a annoncé la mise en service de cinquante nouveaux trains. Cette augmentation de ses transports pourrait limiter la capacité d’accueil d’autres compagnies dans le dépôt où les trains sont garés. Face à cette situation, Virgin Group a déposé un recours en justice. L’Office of Rail and Road, le régulateur ferroviaire britannique, a également réagi en annonçant l’ouverture d’une enquête indépendante sur les capacités du dépôt.

 

L’entrée en jeu d’Evolyn


Si Richard Branson a annoncé publiquement son projet, il n’est pas le seul à s’être manifesté. L’entreprise espagnole Evolyn a également fait part de son intérêt et pourrait lancer un nouveau service ferroviaire entre 2026 et 2030. Elle a déjà commandé douze trains à grande vitesse, préparant ainsi son entrée sur le marché transmanche.

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