Un chercheur parlementaire au Royaume-Uni, dont l'identité n'a pas été divulguée, a été arrêté, ce lundi, sous suspicion d'espionnage pour le gouvernement chinois. Cependant, il nie catégoriquement être un espion chinois et affirme son innocence. L'affaire suscite des interrogations, mais les détails précis des tenants et aboutissants restent encore flous...


“Il est essentiel de savoir que je suis totalement innocent”, voici les mots du chercheur parlementaire, soupçonné d'espionnage en faveur de la Chine. Il a vivement réagi aux allégations médiatiques en déclarant : "Je me sens obligé de répondre aux accusations des médias selon lesquelles je suis un 'espion chinois'. Il n'est pas normal que je sois obligé de faire un commentaire public sur les fausses informations qui ont circulé.”
Depuis une semaine, l’affaire secoue le ministère britannique, car l’arrestation a non seulement suscité l’attention des médias, mais aussi celle des plus hautes instances politiques. Ainsi, le président de la Chambre des communes, Sir Lindsay Hoyle, a assuré aux députés que la Chambre suit des procédures de contrôle similaires au gouvernement et que la “sécurité parlementaire collabore efficacement avec les autorités compétentes”. Il a averti les députés de ne pas discuter de l'affaire au sein de la Chambre, soulignant la nécessité de préserver l'intégrité des enquêtes en cours.

Mais qui est ce chercheur britannique soupçonné ?
Âgé d'une vingtaine d'années, l’homme aurait eu des liens avec des personnalités politiques de haut rang, dont le ministre de la Sécurité, Tom Tugendhat, ou la présidente de la commission des Affaires étrangères, Alicia Kearns. Une histoire qui entache le protocole de sécurité britannique puisqu’elle soulève des questionnements sur la manière dont le gouvernement britannique gère ses relations avec la Chine.
À l’heure actuelle, aucune information sur l’homme n'a été divulguée, que ce soit sa nationalité, son prénom ou son réel poste. Le Sunday Times révèle par contre qu'un autre homme, âgé d'une trentaine d'années, a été arrêté dans l'Oxfordshire le même jour.
Sir Lindsay déclare que les deux hommes ont été libérés sous caution jusqu'au début du mois d'octobre. Les deux hommes sont soupçonnés d'avoir commis des infractions au titre de l'article premier de la loi de 1911 sur les secrets officiels (Official Secrets Act 1911), qui punissent les infractions considérées comme "préjudiciables à la sécurité ou aux intérêts de l'État".
Une situation fragilisant les relations entre la Chine et le Royaume-Uni
La réaction de la Chine à l'annonce de l'arrestation est pour le moins étonnante, avec un démenti catégorique, assorti d'une sorte d'accusation. Selon Mao Ning, porte-parole du ministère des Affaires étrangères, "le soi-disant espionnage au Royaume-Uni est inexistant" et fait partie d'une campagne de "fausses informations" et d'un "cadrage malveillant de la Chine".
L'ambassade de Chine à Londres a également publié hier une déclaration dans laquelle elle qualifie l'incident de "complètement fabriqué" et de "rien d'autre qu'une calomnie malveillante". Elle a aussi exhorté les législateurs britanniques à "mettre fin aux manipulations politiques anti-chinoises".
Du côté britannique, l'ancien Lord Chancelier et ministre des Affaires étrangères, Philip Hammond, a adopté une position réaliste en “affirmant que la Chine était impliquée dans l'espionnage”, tout en soulignant l'importance de “réagir avec fermeté”. Il a plaidé en faveur du maintien des liens économiques et commerciaux avec la Chine, évitant ainsi une rupture complète des relations. La ministre de l'Intérieur fictive du parti travailliste, Yvette Cooper, a évoqué la nécessité d'une stratégie globale pour faire face aux risques posés par d'autres États. Elle a souligné que “la relation avec la Chine était complexe”, avec des préoccupations liées aux droits de l'Homme et au rôle de la Chine dans le monde, tout en insistant sur la priorité de protéger la sécurité nationale.
