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CONSO- Primark, l'entreprise qui ne connaît pas la crise

Écrit par Lepetitjournal Londres
Publié le 26 mai 2009, mis à jour le 13 novembre 2012
La récession n'entame pas l'immense succès de l'entreprise irlandaise sur le marché du prêt-à-porter. Avec un modèle économique unique, des prix imbattables et des collections dernier cri, Primark fait toujours le bonheur des petits budgets

Sur une surface de 21.000 m2, la boutique d'Oxford street est la figure de proue de la marque irlandaise en Grande-Bretagne (photo Alexia Eychenne)
Deux livres la paire de sandales, 4£ pour un chemisier, 10£ la robe de soirée et 30£ le pull en cachemire, qui dit mieux? Personne, et c'est bien pour cela que les clients plébiscitent Primark plus de trente ans après sa création !
Bien en évidence sur toutes les high streets, les artères principales des villes, ses boutiques sont noires de monde tous les jours de la semaine. Adolescentes, trentenaires chics et mères de famille remplissent leurs paniers à ras-bord et s'en sortent pour un prix dérisoire.
Avec 188 boutiques et 25.000 employés pour une surface totale d'1 million de mètre carré, Primark a la folie des grandeurs. Depuis sa création à Dublin en 1969, la chaîne a ouvert une centaines de magasins au Royaume-Uni, plus une poignée en Irlande, en Espagne, au Portugal et aux Pays-Bas ces trois dernières années.
Cet empire gigantesque tourne à plein régime, condition sine qua non à un modèle économique unique, puisque Primark achète des quantités immenses qu'elle revend ensuite à bas prix. "Notre succès repose essentiellement sur des marges très faibles et l'absence de publicité qui permet de réduire les frais au maximum", résume un porte-parole de la marque.

Un géant controversé
Grâce à une communication subtile, Primark s'est imposé comme le champion toute catégorie du prêt-à-porter bon marché. Depuis la baisse de la TVA accordée par Gordon Brown dans son plan de relance, la chaîne indique la différence de prix pour bien montrer qu'elle revient au client. Au lieu de participer aux périodes de soldes, elle brade régulièrement les produits qui partent le moins vite.
Évidemment des prix aussi compétitifs n'échappent pas à la suspicion. Une nouvelle enquête de la BBC et de The Observer révélait en janvier que l'un des fournisseurs de Primark employait des travailleurs clandestins, rémunérés moitié moins que le salaire légal. Plusieurs usines en Inde et en Chine avaient déjà été épinglées pour leurs conditions de travail déplorables. A chaque fois Primark déclare ne pas être au courant des pratiques de ses grossistes. Comme preuve de sa bonne volonté, la marque signe des partenariats avec des ONG locales et s'engage dans des codes de bonne conduite.
En dépit des polémiques, Primark reste la vache à lait du groupe ABF qui profite de cette aubaine en temps de crise pour compenser les pertes de ses autres entreprises. En avril, l'entreprise a annoncé des profits en hausse de 10%, avec 122 millions de livres amassées sur les six derniers mois. Un succès exceptionnel dont ses concurrents aimeraient s'inspirer dans un époque résolument morose.
Alexia Eychenne (londres@lepetitjournal.com) mardi 26 mai 2009
lepetitjournal.com londres
Publié le 26 mai 2009, mis à jour le 13 novembre 2012