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Comment les géants de l’énergie profitent de la guerre en Ukraine

Le logo Shell installé sur une pancarteLe logo Shell installé sur une pancarte
Jethro Carullo - Unsplash
Écrit par Colin Porhel
Publié le 4 mai 2022, mis à jour le 4 mai 2022

L’augmentation des prix du pétrole et du gaz déclenchée par la guerre en Ukraine pourrait permettre aux géants de l'énergie de réaliser plus de 11,6 milliards de livres sterling de bénéfices supplémentaires en 2022, et ce, pour leurs seules opérations en mer du Nord, selon une analyse de Greenpeace.

 

L’ONG, en collaboration avec Oil Change International, prévoit ainsi une augmentation de 111 % des profits générés par les entreprises énergétiques, ces derniers passant de £10,46 milliards à £22,07 milliards. Des bénéfices exceptionnels qui interpellent, alors que l’inflation ne cesse d’impacter le porte-monnaie des foyers britanniques et européens.

 

Un bénéfice trimestriel record pour BP

Malgré son départ de Russie, le groupe britannique BP a, à lui seul, généré plus de six milliards de livres de bénéfice au cours des trois premiers mois de l’année, soit une augmentation de ses profits de près de 53 % en un an. Des chiffres qui permettent à l’entreprise de réaliser son meilleur résultat trimestriel depuis dix ans.

 

Classement des compagnies pétrolières en fonction de leurs bénéfices

 

Boris Johnson refuse de taxer ces recettes exceptionnelles

Face à ces résultats, les militants de Greenpeace ont demandé au gouvernement de taxer ces bénéfices exceptionnels et d'investir l'argent récolté dans des mesures écologiques, telles l'isolation des maisons ou l'installation de pompes à chaleur. Une requête immédiatement rejetée par le Premier ministre, Boris Johnson, qui craint qu’une telle mesure ne freine les investissements dans l’archipel.

Le Royaume-Uni offre actuellement les meilleures conditions fiscales au monde pour les compagnies pétrolières, selon les analystes de Rystad Energy, sur qui se sont appuyés Greenpeace et Oil Change International pour leur enquête. Le Royaume-Uni prélève ainsi un peu moins de 40 % d'impôts à ces sociétés, contre environ 50 % au Canada et aux États-Unis, et près de 80 % en Norvège.