LIVRES DU MOIS – Découvrez les trois coups de cœur de la librairie La Page
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Tous les mois, la librairie La Page nous communique ses trois coups de c?ur et cela tombe bien ! Car en partant ou en revenant de vacances, nous avons tous envie de plonger dans de belles histoires, qu'elles se passent sur la Côte Varoise, au Brésil ou encore à Londres, avec un roman qui débute devant un tableau de la National Gallery. Désir de lecture, mais aussi plaisir de jouer : tentez illico de gagner « Les Enfants de la Place » de Yasmina Traboulsi.
Pour participer, envoyez un mail à l'adresse suivante : londres@lepetitjournal.com # Objet « Jeu La Page ». Le/la gagnante sera tirée au sort fin août.
L'été dans le sud de la France
« Je prends l'ancienne route, comme lorsque j'étais enfant. » Dès la première phrase de Maures, passé et présent se mêlent et le récit qui suit va jouer sur différentes temporalités : écrit au présent, il raconte les étés radieux de l'enfance et de l'adolescence, au bord de la Méditerranée, sur la côte varoise. Mais il évoque aussi un présent plus sombre : le grand-père du narrateur se meurt, et c'est lui le destinataire de ce très beau texte.
Le récit ne suit pas la chronologie, les époques s'entremêlent en courts fragments, comme les souvenirs et les rêves. Le sel qui colle à la peau, l'odeur de la pinède, le goût des pêches, les chemins brûlants, le frottement du sable : toutes les sensations remontent, et avec elles, les étés passés, leur insouciance, leurs rites ? le bain de minuit, les plongeons, le Tour de France à la télé?
Autour de la figure centrale du grand-père, gravitent d'autres fantômes du passé, grands-oncles, cousin, amis hollandais, et Suzanne, Bellisa, Lena, Louise. Car l'été est le temps des premières fois, avec la découverte du sentiment amoureux, « sang et c?ur retournés ». La construction éclatée du livre juxtapose ainsi les corps « exultants » du passé et le corps souffrant du grand-père, mais contre la douleur et l'oubli, l'auteur dresse un rempart de mots.
Maures, de Sébastien Berlendis, collection La Forêt, Stock.
Au Brésil
Et le premier chapitre ressemble en effet à une pièce de théâtre, qui aurait pour scène une place du quartier historique du Pelourinho, à Salvador de Bahia. Les monologues se succèdent et tracent le portrait d'une petite communauté de laissés-pour-compte, qui se débrouillent du mieux qu'ils peuvent. Le ton est enlevé, le burlesque n'est pas loin, mais ce début, plutôt joyeux et pittoresque malgré la misère, va céder la place à une réalité plus crue.
Dans l'espoir d'une vie meilleure, Sergio part avec sa famille à Rio de Janeiro. Et c'est à travers ses yeux d'enfant de huit ans que le lecteur découvre le « morne de la Veuve », une favela où règnent l'arbitraire et la violence. Les enfants de la Place, ceux qui restent et ceux qui partent, peuvent-ils échapper à un destin qui semble tracé d'avance ?
Les Enfants de la Place, Yasmina Traboulsi, collection Folio, Gallimard
A Londres
Jean-Philippe Postel n'est pas historien de l'art, ce qui explique peut-être l'originalité de sa démarche. Puisque cette ?uvre est une énigme, il va mener une enquête « scientifique » : il écarte les fausses pistes, souligne les ambiguïtés, trouve des indices. Nous ne dirons rien ici de la révélation finale.
N'allez pas imaginer que ce livre érudit est réservé aux spécialistes : il se lit comme un roman d'investigation et sitôt fini donne l'envie irrépressible d'aller « mieux regarder », comme nous y invite l'auteur.
L'affaire Arnolfini, Jean-Philippe Postel, collection Actes Sud
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Laurent Colin et Librairie La Page (www.lepetitjournal.com/londres), le 22 août 2016
