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Bridge 2024 : Une aventure humaine et artistique entre Baskemölla et Brixton

Bridge 2024 est un voyage artistique entre la Suède et le Royaume-Uni. Le concept est simple : un artiste britannique d’ARTCAN et un artiste suédois du groupe ÖSKG collaborent pour créer un projet exposé pendant quelques jours. Cette année, l’exposition a eu lieu à Brixton, et deux artistes françaises y ont participé.

diane frost léa layeuxdiane frost léa layeux
Écrit par Ewan Petris
Publié le 24 septembre 2024, mis à jour le 26 septembre 2024

Le 20 septembre dernier s'est tenue l’inauguration de BRIDGE 2024, un projet visant à établir un pont artistique entre la Suède et le Royaume-Uni. Parmi toutes les œuvres exposées, celle de Diane Frost, une artiste native de Provence, et de Ben Thompson, son coéquipier suédois, a particulièrement retenu l'attention. “Cette expérience est avant tout une aventure humaine, marquée par une forte connexion avec la Suède, notamment à travers un collectif de personnes de toutes nationalités,” confie l’artiste française.


 

Comment fonctionne la collaboration entre deux artistes à longue distance ?

 

lea layeux 1

 

Une autre artiste française présente lors de la soirée d’inauguration, Léa Layeux, nous explique comment les artistes parviennent à communiquer, malgré la distance : “Étrangement, les échanges sont très personnels et intimes. Nous faisons des visioconférences, des appels... Certains artistes se déplacent parfois pour discuter en personne,” nous confie-t-elle.

 

“Il arrive que nous échangions des photos de nos familles et que nous partagions des éléments de nos vies quotidiennes. Cela crée des ponts et abaisse les barrières entre les personnes et les pays,” souligne-t-elle.


 

Que retenir de la collaboration franco-suédoise ?

 

Le travail collaboratif entre les 24 artistes est particulièrement impressionnant. Les œuvres sont exposées du 20 au 25 septembre, au cœur de Brixton. Ben Thompson et Diane Frost incarnent cette ouverture d’esprit en s’engageant pleinement dans le projet. Mais était-ce facile de travailler avec une artiste française ? Ben Thompson tranche : “Cela a été une véritable découverte. Nous avons dû composer avec plusieurs langues – suédois, français, anglais – et mêler cela à la peinture et à l'impression.” Un melting-pot d'idées qui s’est approfondi au point de faire se rencontrer respectivement les familles des artistes !

 

Diane Frost partage cette réflexion :  Lors de nos échanges et visites l'an dernier en Suède, nous nous sommes rendus compte que nous avions des inspirations communes pour la nature et les vestiges préhistoriques, et ces thèmes sont devenus la base de nos conversations et de notre travail.” Certaines associations paraissent plus… naturelles ! Léa Layeux nous explique : “Teresa Rooth vit dans une ville suédoise (Brösarp), appelée “les petites Alpes” et je suis née près du Vercors, tout près des Alpes ! Avec ce fil conducteur, nous avons rapidement décidé de travailler sur la thématique de l'oiseau, symbole de liberté et de nature.”


 

L’expérience vient avec le temps ?

 

diane frost

 

Si Diane et son partenaire, Ben, se connaissent depuis plus longtemps, ils travaillent ensemble pour la deuxième année consécutive, au grand plaisir de l’artiste française : “Nous savions que nous pouvions créer un dialogue plutôt que de travailler sur une œuvre commune.” Diane est même allée en Suède pour rencontrer son collaborateur : “Maintenant, nous nous sentons plus à l'aise de nous exprimer chacun avec nos propres outils. L'année dernière, j'ai fait des choses que je n'avais jamais faites auparavant pour me connecter et comprendre le paysage dans lequel Ben vivait.”

 

Un plaisir partagé par Ben : “Mes réflexions sur la deuxième année sont que nous avons approfondi les idées et les questions qui avaient émergé la première année. J'avais des idées, mais j'ai senti qu'elles n'étaient pas adaptées, car ce n'était pas juste à propos de moi, c'était à propos de nous deux,” déclare l’artiste suédois.


 

ARTCAN et ÖSKG au cœur du projet

 

ArtCan et ÖSKG sont les deux organisations artistiques à l’origine de ce projet. Christel Lundberg, curatrice chez ÖSKG, souligne l’importance de l’engagement bénévole : “Nous sommes entièrement dirigés par des bénévoles.” Pour elle, rien n'est plus important que d'organiser une exposition collective : “Je voyais toujours les mêmes visages lors de mes expositions privées. Je me suis dit que d'autres artistes devaient probablement rencontrer les mêmes problèmes.” Ainsi, elle a lancé BRIDGE, qui a permis à de nombreux artistes de se faire connaître à Londres sans passer par les circuits traditionnels des galeries.


De son côté, Pernilla Iggström, artiste et curatrice chez ArtCan, décrit une communauté en pleine expansion : “J'ai rejoint l'organisation il y a six ans, et à l'époque, il y avait 126 membres. Aujourd'hui, nous comptons 600 membres répartis dans 26 pays.” Selon elle, “les artistes membres doivent contribuer en donnant de leur temps, que ce soit pour la curation, la gestion des réseaux sociaux ou la conception graphique.”

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