Édition internationale

Lisa Ducasse : « J’aime raconter des histoires en chanson »

Avec beaucoup de poésie et de douceur, l’artiste mauricienne Lisa Ducasse a illuminé cette fête de la musique organisée par l’Institut Français du Royaume-Uni. Une parenthèse enchantée que la jeune artiste a partagé avec nous, quelques heures avant ce concert, pour parler de ses influences et de son premier album qui se prépare dans « une grande liberté » artistique.

Lisa Ducasse en concert à l'Institut Français à LondresLisa Ducasse en concert à l'Institut Français à Londres
Écrit par Damien Bouhours
Publié le 21 juin 2023, mis à jour le 22 juin 2023

Quelles sont vos inspirations musicales ?

J’ai grandi en écoutant beaucoup de chansons françaises, comme Jacques Brel ou Barbara. Cela m’a influencée dans ma façon d’appréhender la chanson et notamment l’écriture de chanson. Je viens d’une famille d’auteurs et l’écriture a toujours été présente. J’aime raconter des histoires en chanson avec des personnages, de manière narrative mais aussi parfois plus intime. Alain Bashung est l’une des mes influences plus récentes dans l’écriture. J’aime son univers nébuleux et poétique. Les mots ont ainsi un pouvoir d’évocation très fort et qui est lié à l’intime de celui qui les écoute.

 

Je suis d’ailleurs arrivée à la musique par la poésie. Je viens de l’île Maurice où l’on parle à la fois le français, l’anglais et le kreol morisien. J’ai écrit beaucoup en anglais. Quand je suis arrivée à Paris en 2015, j’ai pratiqué pendant quelques années le spoken word avec des expatriés anglophones. Ce sont d’abord des collaborations avec des musiciens sur des textes dits qui m’ont ensuite amenée vers la chanson. L’île Maurice m’influence aussi, même si ce n’est pas le propos de mes textes, il y a un lien fort qui fait ma singularité.

 

 

Dans la chanson Qui sont, vous mélangez le parler et le chanter. Dans La chanson des vieux amants, vous chantez Brel en Kreol morisien. Est-ce que pour vous la créativité rime forcément avec hybridité ?

Ma musique n’est pas pensée pour être complexe, même si finalement elle l’est. Je travaille actuellement sur mon premier album sans un label mais avec une petite société de productions qui s’appelle On n’est pas des machines. Cela me permet une grande liberté dans les choix artistiques. C’est une chance d’avoir un premier objet aussi libre dans sa forme.

En écoutant tous les morceaux, je me suis rendue compte que mes musiques ont une certaine complexité dans leur structure. J’ai envie d’explorer d’autres choses et voir comment ces explorations peuvent rentrer dans un cadre plus familier. Je n’ai pas envie de m’arrêter à des choses pré-définies.

 

 

Pouvez-vous nous parler de votre premier album qui sortira en avril 2024 ?

Nous venons de commencer et nous allons enregistrer en septembre. L’album sera majoritairement en français avec peut-être La Chanson des Vieux amants en kreol morisien. Nous n’avons pas encore arrêté le nombre de morceaux. Nous en sommes au début du chantier. Un titre devrait sortir à la rentrée et d’autres suivront avant la sortie en avril 2024. Tout est encore à faire mais l’aventure est belle. Je ne suis pas musicienne et mon équipe m’aide à explorer des couleurs sonores. Avec cet album, je suis en train de me construire en tant que musicienne. D’ailleurs la musique prend une place de plus en plus importante dans ma vie, et aujourd’hui quand je voyage ou quand je rentre à l’île Maurice, j’y prends plaisir à rencontrer d’autres artistes.

 

 

Qu’est-ce que cela vous fait de chanter à l’Institut Français du Royaume-Uni pour la fête de la Musique ?

Je suis venue à Londres, une seule fois, à l’âge de trois ans et y revenir pour y jouer, c’est fou. Sur le live, je raconte un voyage car une bonne partie des morceaux interprétés viennent de ce moment. Pour moi, il est important d’avoir un fil rouge et pas seulement une suite de chansons. J’aime quand la vie crée des boucles. Le fait de pouvoir voyager aujourd’hui et d’y raconter quelque chose qui parle du voyage, est une jolie boucle.

damien bouhours
Publié le 21 juin 2023, mis à jour le 22 juin 2023
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