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De 1540 à nos jours : l’art britannique s’invite au Tate Britain

Le mur d'une des salles du musée couvert de peinturesLe mur d'une des salles du musée couvert de peintures
Margaux Audinet
Écrit par Margaux Audinet
Publié le 8 septembre 2021, mis à jour le 8 septembre 2021

Le Tate Britain nous propose une balade immersive au cœur du génie artistique britannique, avec une exposition incontournable pour les amoureux d’art et d’histoire.

Une des salles de l'exposition 'Walk through British Art'
Une des salles de l'exposition

L’exposition « Walk Through British Art » fait partie du catalogue permanent du musée Tate Britain, et part de l’initiative d’une route chronologique à travers les âges de l’art britannique. Complètement gratuite, elle n’en demeure pas moins passionnante avec ses 14 salles et ses 362 œuvres d’art de tous les horizons. Sculpture, peinture, dessin, court-métrages et expériences sensorielles : tous les goûts sont servis.

La balade commence en 1545 et parcourt plus de cinq cent ans de génie créatif, en faisant le choix innovant d’organiser les salles par ordre purement chronologique plutôt que de trier par mouvement ou artiste. Ce parti pris permet ainsi une véritable immersion donnant un aperçu de la réelle évolution de l’art au fil des siècles.

Sculpture du XIXe siècle
Sculpture du XIXe siècle

La vaste palette d’œuvres permet de dégager, à chaque étape de la traversée, l’essence propre de la période, mais aussi de relier intuitivement les mouvements et les artistes à leur temps. Aussi, l’agencement et la composition de l’exposition offrent la découverte d’artistes méconnus du grand public, tout en proposant d’incontournables œuvres de grands noms de l’art tels que Francis Bacon ou William Hogarth.

La partie la plus surprenante est, d’après la rédaction, celle couvrant la période de 1930 à nos jours : s’y trouvent des œuvres offrant une expérience sensorielle étonnante, avec une étincelle créative incroyable (quoiqu’on ne soit peut-être pas les plus objectifs sur ce coup-là). Le visiteur se trouve immergé dans une salle mobilisant tous ses sens, attirant son attention sur l’ensemble des choses qui l’entourent.

"Rupture no 1 : blowtorching the bitten peach" Heather Phillipson
Rupture no 1 : blowtorching the bitten peach, Heather Phillipson

Heather Phillipson et son équipe proposent à travers Rupture no 1 : blowtorching the bitten peach un projet surprenant qui marque l’esprit. Exposition parallèle mais placée sur le chemin du visiteur, elle est particulièrement interpellante car immersive et impressionnante. Bien qu’elle contraste avec le travail très classique du XVIe ou du XVIIe siècle, c’est un mélange qui fonctionne.

En rentrant dans la salle, je suis directement entrée dans une bulle. C’est la couleur qui me marque en premier, dans cette pièce plongée dans une intrigante ambiance rougee. Ensuite, l'esprit s'attarde sur les écrans et sur les installations: il ne sait plus où donner de la tête et se demande ce qu’il préfère analyser. En parallèle, des sons divers sont diffusés en accord avec le reste, ainsi, l'ouïe est aussi sollicitée dans cette expérience. Des écrans jonchent le sol sur une sorte de plage délimitée par des rochers, et diffusent des images d’animaux composant une palette de couleurs vives tranchant avec le rouge.

Pour accéder à la seconde salle, plongée dans une ambiance violette, il faut traverser une arche couverte de journaux. Qui dit deuxième partie dit deuxième surprise, avec cette fois des insectes géants suspendus au plafond et des films diffusés au mur. Le mélange de couleurs est psychédélique et le voyage garanti. Mais ne me croyez pas sur parole: vous vous devez de découvrir cette œuvre pour en saisir l’envergure.

Une des salles de l'exposition
Une des salles de l'exposition

Ce qui reste en tête après être sorti du musée : une sensation de découverte et d’apprentissage. L’agencement des pièces et des œuvres est parfaitement orchestré puisqu’il éloigne le visiteur de l’ennui ou de la redondance, qui reste ainsi captivé par la visite et se trouve constamment sollicité.

Mon expérience de l’exposition a été également marquée par de jolies découvertes, avec des artistes comme Robert Bevan, John Singer Sargent ou Duncan Grant. L’expérience de retracer l’histoire à travers l’art permet également de mettre en valeur l’engagement artistique des hommes et des femmes de tous temps. On peut ainsi se poser de nombreuses questions : quel est l’engagement des artistes ? quelles sont ses modalités ? sur quels sujets se porte-t-il ? comment se matérialise-t-il ? Enfin, il semble important de souligner que cette collection est très fournie pour une exposition gratuite. Un tiercé gagnant, en somme.

"The Fairy Lovers" Theodore von Holst
The Fairy Lovers, Theodore von Holst

Le Tate Britain offre donc un très bel accueil pour les amateurs d’art de tous horizons, et à son arc s'ajoutent de nombreuses autres cordes, avec un catalogue d’expositions constamment attractif. Vous retrouverez en ce moment, par exemple, le travail de Paula Rega mis en lumière par le musée, mais également une exposition sur le travail de J.M.W Turner.