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HAYWARD GALLERY - Le "nouvel" art contemporain britannique s'expose à Londres

Écrit par Lepetitjournal Londres
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 14 novembre 2012

Jusqu'à mi-avril, Londres est la capitale de l'art contemporain britannique. Brit Art Show 7 : In the Days of the Comet à la Hayward Gallery est la destination artistique à ne pas rater. Véritable snapshot du Brit Art actuel, l'expo nous fait découvrir les nouveaux noms et redécouvrir de plus anciens à travers leurs nouvelles créations

(Christian Marclay The Clock (2010) part of British Art Show 7 at the Hayward Gallery)

"Je me suis imposé d'écrire l'histoire du Grand Changement" : ainsi débutait le roman de H.G. Wells, écrit en 1906, In the Days of the Comet. L'ambition des commissaires d'exposition Lisa Le Feuvre et Tom Morton est plus modeste... Pour leur dernier bébé, British Art Show 7: In the Days of the Comet, la comète fait référence à la mesure du temps, à la récurrence dans l'histoire et aux mondes parallèles. "Dans le passé, certains British Art Shows (1) ont tenté d'identifier un mouvement ou une tendance et nous pensons vraiment que lorsque nous faisons quelque chose dans le moment, c'est impossible de dégager une tendance", explique Lisa Le Feuvre. Le résultat est une réussite : 39 artistes, connus ou émergeants, choisis pour la qualité de leur travail.

De l'art qui parle de lui-même

Sur trois niveaux différents, la Hayward Gallery propose un palpitant mélange de sculptures, peintures, installations, sons... Des vétérans de l'art contemporain comme Sarah Lucas reviennent au mieux de leur forme. La série Nud : des sculptures aux allures de membres enchevêtrés et presque "boudinés" dans des collants en nylon couleur chaire, est très troublante. Et puis il y a aussi des noms moins connus et des installations aux titres évasifs comme la sculpture sans titre de Roger Hiorns qui porte une légende énigmatique "metal bench, occasional flame, naked man" : la plupart du temps, le banc est vide, la flamme n'est pas allumée et puis, plusieurs fois par jour, un homme nu, vient s'assoir, perché sur le banc. La flamme à côté de lui s'allume et il la scrute, sans bouger, jusqu'à ce qu'elle s'éteigne. Qu'est censée nous dire la scène ? Peu importe, il y a une touche de Magritte et de surréalisme dans cette installation qui, en tout cas, fait pouffer de rire un groupe de lycéennes aux joues toutes rouges.

The Clock : le clou du spectacle

Passée l'attraction de l'homme nu, l'exposition nous entraîne dans une salle noire avec une vidéo de l'artiste américain Christian Maclay. A l'entrée, on vous indique la durée du film : 24 heures. Non, vous ne rêvez pas : The Clock dure une journée entière. A l'intérieur, le spectateur est scotché au grand écran sur lequel est projette une succession d'extraits de films : chacun évoque ou montre le temps qu'il est. Et ce, en temps réel. Clint Eastwood regarde sa montre dans un western spaghetti, il est 17h02 et dans la vraie vie aussi, il est 17h02. Puis on passe au minuteur d'une bombe qui va - ou ne va pas - exploser. On ne saura que quelques minutes plus tard, au moment M. Les raccords sons et images sont particulièrement réussies et on se trouve absorbé dans un film qui nous fait à la fois oublier le temps et nous le renvoyer en pleine figure à chaque minute. The Clock est un véritable narcotique visuel dont on a du mal à s'extirper.

Mais au-dehors de la salle de projection, la découverte du cosmos continue. Reste à savoir quelles pièces et quels artistes "écriront" le grand changement évoqué par Wells. Seul le temps nous le dira...

Elisabeth Blanchet (www.lepetitjournal.com/londres) vendredi 11 mars 2011

(1) Les British Art Shows font l'objet d'expositions tous les 5 ans. Ils en sont à leur 7ème édition

Hayward Gallery, jusqu'à la mi-avril.

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Publié le 11 mars 2011, mis à jour le 14 novembre 2012
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