Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--
  • 0
  • 0

GABRIELLE DUCOMBLE – De la télé-réalité à l'intimité des clubs de jazz

Écrit par Lepetitjournal Londres
Publié le 14 juillet 2013, mis à jour le 24 octobre 2013

À seulement 32 ans, du plateau de la Nouvelle Star aux jazz clubs de Londres, Gabrielle Ducomble a déjà vécu de nombreuses expériences musicales. Installée en Angleterre depuis sept ans, la chanteuse d'origine belge n'est pas encore prête à quitter la scène londonienne

Certains artistes passent par des années de galère avant de connaître la gloire. Pour Gabrielle Ducomble, c'est un peu l'inverse. Elle a débuté sa carrière de chanteuse sous la lumière des projecteurs avant de découvrir l'ambiance tamisée des jazz clubs de Londres. A 22 ans, alors qu'elle se produit depuis plusieurs années dans des "cafés bien ringards" et des salles communales, sa curiosité l'amène à pousser la porte du casting de la Star Academy Made in Belgium. Effrayée par le contrat d'exclusivité de cinq ans que la production lui demande de signer, elle rebrousse chemin et s'inscrit à la Nouvelle Star, un concours qui lui semble"plus sérieux".

De l'univers de la télé-réalité ...

20.000 candidats et seulement 20 secondes pour prouver son talent : Gabrielle réussi toutes les étapes du casting géant et se retrouve parmi les dix finalistes de la saison."Une fois que tu es dans les dix, tu fais le clip, l'album, le M6 Music Tour ? C'est très amusant de faire des émissions de radio et de télé. Tu es invité seulement pour faire le single mais tu peux voir toute l'organisation, toutes les personnes qui se cachent derrière la préparation d'un programme télévisé," explique la jeune femme originaire de Liège, qui garde un regard amusé sur cet épisode de sa vie. Tout aussi lucide qu'émerveillée, elle découvre alors le succès et le pouvoir des médias."A cette époque, je chantais déjà régulièrement. Ce qui est rigolo, c'est que quand tu passes à la télé, subitement tout le monde veut venir te voir, les cousins, les tantes, les amis des voisins ..." raconte-t-elle.

L'aventure la confronte aussi aux coulisses de la télé-réalité."Pour que les téléspectateurs découvrent mon univers, la production est venu me filmer pendant une journée en Belgique. Ils m'ont filmé avec mes amis, puis avec mon "band", à mon université, avec mon prof de chant, tout cela pour créer mon profil. Juste avant ma prestation sur le prime, ils ont diffusé le portrait. J'ai été choquée ! Le profil correspondait très bien à la Belge typique, ils ont voulu me présenter comme la fille gentille de la campagne, la "fille famille". Ce n'était pas moi. Ça m'a complètement déstabilisée !" Gabrielle ne regrette cependant pas l'expérience, même si cela l'a contrainte à mettre ses études d'économie entre-parenthèse. "Je suis très heureuse de l'avoir fait, mais ça ne correspondait pas à ma personnalité. Il faut rentrer dans le moule qu'ils ont prévu pour toi. Avec le recul, je me dis que j'aurais pu être plus maline et jouer le jeu, mais je n'ai pas pu." Durant son quart d'heure de célébrité, la chanteuse garde les pieds sur terre et la tête sur les épaules."Un jour, une journaliste m'a demandé ce que ça faisait d'être une star. Je lui ai répondu que j'étais à la télé depuis trois semaines, Madonna est une star, pas moi ! La journaliste a eu l'air déçu de ma réponse."

? aux jazz clubs londoniens

 

Gabrielle est la première des dix finalistes à quitter l'aventure mais pendant les neuf mois du contrat d'exclusivité qu'elle a signé avec la production de l'émission, son téléphone ne cesse de sonner."J'ai eu plusieurs offres de maisons de disques que je n'ai pas pu accepter. Quand tu es dans tous les magazines, tu reçois beaucoup d'appels car ils savent que si tu fais quelques chose, ça va forcément se vendre !"  L'artiste, qui a des envies de voyages, poursuit sa route. Elle fait escale à Lyon avant de retourner en Belgique pour travailler avec Lara Fabian. Une expérience qu'elle qualifie de"magnifique". "La Nouvelle Star m'a un peu dégoûté du monde de la pop. Ces quelques semaines avec Lara Fabian m'ont montré que l'on pouvait faire une carrière dans la musique en faisant vraiment de la musique !" explique-t-elle.

En 2006, Gabrielle débarque à Londres pour un stage intensif d'anglais. Elle rêve alors de s'exiler en Australie. Tous les soirs, après ses cours de langue, elle fait le tour des open mic et des jams sessions et rencontre plusieurs musiciens. Finalement, elle n'ira pas voir les kangourous et s'installe dans la capitale anglaise. Elle découvre rapidement que la compétition est rude à Londres et le niveau très élevé. Cette fille de prof de piano qui,"par paresse", n'a jamais appris le solfège s'inscrit à la Goldsmiths."Ici, il faut savoir écrire ses partitions, sinon personne ne veut jouer avec toi !"  Et son désir d'apprendre ne s'arrête pas là. "Quand j'étais petite j'étais fan de Fame. Je me disais que si j'étais née en Amérique, je pourrais aller dans une école comme ça, mais en Belgique, ce n'était pas possible ! Alors j'ai saisi l'opportunité à Londres et j'ai intégré la Guildhall School of Music and Drama pour un diplôme en "jazz vocal performance". Cette année m'a vraiment ouvert les oreilles. J'ai découvert qu'il y avait tout un monde d'harmonies et de sons que je connaissais pas."

La chanson française made in Gabrielle

Cette fan de Richard Galliano, Dianne Reeves et Michel Legrand trouve finalement sa voix et la carrière qui lui correspond. Bien qu'elle ne manque pas de peps, l'école lui confère l'énergie nécessaire pour mener ses propres projets. Entre les cours de chant qu'elle continue de donner, ses gigs dans les restaurants, les mariages et les soirées privées, Gabrielle parvient à sortir son premier album, J'ai Deux Amours, et à faire une tournée en Angleterre. Une de ses plus grandes fierté : son concert à guichet fermé au Pizza Express Jazz Club Soho, un des jazz clubs les plus renommés de Londres. Celle qui pense qu'il n'y a pas de hasard et que l'on crée sa propre chance, met les pieds dans le monde classique au Royal Festival Hall et chante du Joséphine Baker avec l'Orchestre Aurora. Elle se produit aussi régulièrement à la brasserie Toulouse Lautrec à Kennington, tenu par une famille française. La jeune belge, qui maitrise parfaitement le franglais, se sent désormais un peu british mais aime toujours chanter dans la langue de Molière."Mon deuxième album, qui sortira en septembre, sera entièrement en français. J'avais prévu d'enregistrer un album de compositions avec mon groupe mais tellement de gens sont venus me demander des standards français, tels que La vie en rose, Ne me quitte, Je ne regrette rien, que j'ai eu envie de faire ce disque pour eux. Les Anglais sont amoureux de la chanson française!"

Caroline Boeuf (www.lepetitjournal.com/londres) mardi 21 mai 2013

Abonnez-vous gratuitement à notre newsletter !

L'album de Gabrielle Ducomble J'ai Deux Amours est disponible sur Amazon, Itunes, sur sa page personnelle et le site de son label.

Pour savoir où vous pouvez aller applaudir la chanteuse, visitez son site Internet.

 

lepetitjournal.com londres
Publié le 14 juillet 2013, mis à jour le 24 octobre 2013