Édition internationale

THE EMPTY FRAME - La fertilité, une histoire de couple

Écrit par Lepetitjournal Londres
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 15 janvier 2015

 

J'avais interviewé Sophie Besse lors de la présentation de Woman Inside, sa pièce précédente. J'avais été touchée par ces deux femmes en cohabitation dans une minuscule cellule de prison. Depuis, nous nous sommes souvent croisées. Elle présente du 20 au 24 Janvier sa nouvelle pièce, The Empty Frame. Elle a écrit, elle produit et interprète le rôle féminin. Mark Gray (que j'ai eu la chance de diriger) sera son mari. J'ai voulu en savoir plus.

(photos : Jonathon Vines)

Lepetitjournal.com : Sophie peux tu nous faire le pitch de The Empty Frame ?

Sophie Besse : C'est l'histoire d'un couple franco-anglais (avec tout ce que ça implique comme dynamique de couple....) qui essaye d'avoir un enfant mais n'y arrive pas...

Comment est venue cette idée ? 

Je suis également psychologue et je travaille dans une clinique spécialisée dans les traitements d'infertilité. Au fur et à mesure des années j'ai entendu les mêmes questions qui reviennent, les femmes qui souffrent dans leur corps et qui se sentent responsables de ce qu'elles vivent comme un échec et des hommes qui se sentent complètement exclus de cette procédure médicale qui absorbe leurs femmes complètement. Un des moments clés de la pièce est un monologue de l'homme qui attend dans la salle d'attente de la clinique pendant que sa femme est dans la pièce d'à coté avec le docteur entre ses jambes à l'examiner...

Comme dans ta pièce précédente A woman inside, les relations humaines sont au 1er plan.

C'est important pour toi de parler de ce qui peut arriver à tous ?

Oui c'est une des fonctions du théâtre pour moi. De raconter les histoires de la vie. Quand je vais au théâtre j'aime découvrir des univers, des histoires, être surprise, me poser de nouvelles questions. Du coup j'essaye de faire ça moi-même. 

Tu as écrit, tu joues et tu mets en scène, comment arrives-tu à te dédoubler ?

Sérieusement, ce n'est pas trop difficile d'avoir ces différents rôles dans le projet ?

Je ne me dédouble pas complètement, les rôles ne se sont pas en même temps. L'écriture est finie depuis longtemps par exemple. Pour ce qui est de la mise en scène, une bonne partie s'est également passée au moment de l'écriture, j'ai tendance à être inspirée par des images plus que par des mots ce qui donne d'emblée une atmosphère et donc un embryon de mise en scène à la pièce au moment de l'écriture. J'ai "dessiné" la mise en scène et ai ensuite partagé cette idée avec Clémence Viel, ma co-metteur en scène, qui est excellente et qui en travaille le détail depuis dans notre jeu d'acteur.  Et la je me tais! Je lui fais entièrement confiance (sourire). 

Il y a toujours un clin d'?il francophone dans tes pièces, ici la femme du couple est française, la dernière fois c'était une amie. Pourquoi est-ce important pour toi de garder ce lien avec le français ?

Oui c'est mon petit clin d'?il (sourire) Dans A Woman inside, je trouvais ça intéressant que l'enfant de cette détenue apprenne une langue étrangère que sa mère ne comprenait pas. La langue de sa marraine française. La langue symbolisait l'éloignement de la mère et le rapprochement de sa marraine. Dans The Empty frame j'étais intéressée d'explorer les couples biculturels, surtout à Londres qui est une ville tellement cosmopolite. Qu'est ce qui attire là-dedans, quel est le piment, mais aussi comment gère-ton les différences quand la vie devient soudainement plus compliquée.

Peux tu nous expliquer rapidement comment vous avez travaillé en répétition ?

J'ai testé mon idée de mise en scène avec une amie actrice qui a pris ma place dans le jeu. J'ai ensuite dessiné plus précisément chaque scène et ensuite Clémence Viel, ma co-metteur en scène, a pris le relais et travaillé en détail depuis notre jeu d'acteurs et notre interaction. Clémence a été formée à Lecoq et elle est très bonne pour tout ce qui est mise en scène de mouvement notamment et c'est exactement ce que je voulais, quelqu'un qui puisse faire "danser" notre couple, car après tout, c'est ça un couple non? Une danse, qu'elle soit gracieuse ou que l'on se marche sur les pieds on est deux à la faire!  

Dans The Empty Frame, de drôles de marionnettes vont faire leur apparition. D'où est venue l'idée de les faire intervenir ?

Je voulais créer une atmosphère poétique. Comme pour A Woman inside ou j'avais utilisé des masques, j'aime bien utiliser des images pour aider à créer une ambiance. J'ai découvert le travail de marionnettes il y a deux ans maintenant et ces petits êtres sont complètement magiques, ils ont une authenticité que l'acteur n'a pas. Je ne peux pas trop dévoiler comment je les utilise mais disons que David (Mark Gray), le personnage masculin de la pièce, est écrivain et qu'il a un monde imaginaire très vivant... A défaut d'être quelqu'un de très social!

Propos recueillis par Emilie Perraudeau (www.lepetitjournal.com/londres) jeudi 15 janvier 2015

The Empty Frame

Du 20 au 24 Janvier 2015

Theatre 503 at The Latchmere

503 Battersea Park Road

London SW11 3BW

19h45  et aussi Samedi 15h

Tickets £12/£10

Plus d'infos sur le travail de Sophie Besse : http://www.psychedelight.org

lepetitjournal.com londres
Publié le 14 janvier 2015, mis à jour le 15 janvier 2015
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