Mercredi 22 février, à 19h30, Hexagon Society, une ONG franco-britannique de promotion de contenus culturels, reçoit l'essayiste Pascal Bruckner à Londres. Une rencontre centrée sur son dernier livre, « Un racisme imaginaire, Islamophobie et culpabilité ». En cette période houleuse, entre Brexit et campagne présidentielle en France, un sujet poil à gratter.
Promouvoir le débat d'idées dignes d'être partagées
Hexagon Society se définit comme « un incubateur de contenus culturels franco-britannique par la production et la promotion d'événements culturels et caritatifs ». Elle s'inspire du modèle anglo-saxon des « TED Conferences » (Technology, Entertainment and Design). Politique, économie, sciences, enjeux mondiaux ou religion, tout mérite débat, surtout les idées ? c'est le leitmotiv de Hexagon Society. Incubateur, accélérateur de culture, l'idée est de réunir penseurs, intellectuels et artistes d'horizons divers pour engager un dialogue autour d'un sujet et ainsi favoriser le partage, la diffusion d'idées. Mercredi 22 février, c'est une rencontre avec l'essayiste Pascal Bruckner qui vous est proposée. Prix Renaudot et Médicis, auteur du roman Lunes de Fiel, adapté au cinéma par Roman Polanski, l'écrivain-philosophe a surtout travaillé sur la culture française et réalisé des analyses sociétales.
Il présentera son dernier ouvrage, Un racisme imaginaire, paru le 1er février aux éditions Grasset. Dans cet essai incisif, Pascal Bruckner avance que le concept d'islamophobie est victime d'un détournement sémantique. "Ce rajeunissement lexical permet de faire coup double : stigmatiser les traîtres à la foi coranique d'une part, imposer le silence aux Occidentaux impies, de l'autre. » explique-t-il. Pour l'auteur, la persécution des croyants est « évidemment condamnable », mais en revanche, la remise en cause des croyances est l'apanage de « toutes les nations civilisées ». C'est même un exercice indispensable en France où « l'on ne s'est jamais autant apostrophé au nom de ses origines, de ses croyances ou de sa couleur de peau », peut-on lire dans son ouvrage. Le pays souffre des dérives du politiquement correct et de l'antiracisme, aussi dangereux que leur contraire quand ils sont appliqués avec excès.
« Mal nommer les choses, c'est contribuer au malheur du monde. »
« Frapper un fidèle est un délit. Discuter d'un article de foi, d'un point de doctrine, est un droit. Confondre les deux constitue un amalgame insupportable. », c'est le postulat défendu dans cet ouvrage. A l'instar du Christianisme et du Judaïsme par le passé, l'Islam doit pouvoir faire l'objet d'un examen en France, selon l'essayiste, comme toutes confessions. « Mal nommer les choses, c'est contribuer au malheur du monde ». En citant ainsi Camus, Pascal Bruckner souligne que l'islamophobie est récupérée, détournée et brandie comme un bouclier, pour faire taire toute critique ou contradiction et empêcher l'examen de l'Islam, et surtout de ses excès. Pascal Bruckner prône une « libre parole à l'endroit des systèmes religieux », pour éviter que ceux-ci ne sombrent dans un « sommeil dogmatique ».
Antoine Engels et Angélica Tarnowska (www.lepetitjournal.com/londres), le 16 février 2017
PRATIQUE
Rencontre mercredi 22 février de 19h30 à 21h30 au 6-8 James St London W1U 1ED : https://www.facebook.com/events/248744535552673/
Réservez vos billets (£15) sur http://hexagonsociety.com/bruckner
Fiche du livre, possibilité d'en lire un extrait : http://liseuse-hachette.fr/file/36822?fullscreen=1#epubcfi(/6/10[pre2]!4/2/2[pre-001]/4/2/1:0)
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