Les négociations sur le Brexit sont interminables et les rebondissements se succèdent. Theresa May est plus que jamais sur la sellette. Députés et citoyens jugent sa gestion du Brexit catastrophique.
Parmi de nombreuses maladresses, on reproche notamment à la Première ministre de ne jamais avoir consulté les autres partis, d’où la situation de chaos actuelle. Cela explique aussi qu’hier soir, le Parlement ait repris le contrôle du Brexit en votant des amendements pour des votes indicatifs qui auront lieu mercredi 27 mars. Par 329 voix contre 302, la Chambre des communes s’est en effet « emparée du pouvoir » afin de peut-être aboutir à un Brexit plus modéré, voire d’évincer la Première ministre et donc d’aller vers des élections législatives anticipées. Le feuilleton est donc loin d’être terminé. D’autres hypothèses vont aussi être débattues et votées : sortie de l’UE avec simple accord de libre-échange, organisation d’un second référendum, annulation pure et simple du Brexit, maintien dans l’union douanière… tout est encore possible.
Comme les députés, les citoyens britanniques sont aussi très sceptiques !
Selon un sondage accablant effectué par l’institut NatCen Social Research, 81 % des habitants du pays pensent que le gouvernement à jusqu'à présent fait du mauvais travail dans les pourparlers sur le divorce avec l'UE. Ils sont seulement 7 % à affirmer le contraire. La confiance du public s’est nettement érodée puisqu’en 2017, ils étaient deux fois moins nombreux à avoir des doutes en leurs dirigeants. 58 % des sondés pensent aussi aujourd’hui que le Brexit aura un impact négatif sur l'économie, contre 46 % en 2017.
A la publication de ces chiffres, John Curtice, chercheur à NatCen Social Research, a déclaré : « Compte tenu de la polarisation des attitudes, il y a toujours un risque que les négociations sur le Brexit aboutissent à un résultat qui ne satisfasse pas la plupart des électeurs. Mais ce qui est peut-être le plus remarquable, c’est que les partisans des deux camps - Leave et Remain - sont aussi critiques les uns que les autres sur la gestion de sortie de l’UE. Ce n'est pas un résultat auquel on pouvait s’attendre, et cela n'aide en rien la Première ministre dans ses efforts pour obtenir l'approbation de l'accord par le Parlement. »