Être sans domicile fixe implique de s’exposer à des risques que ne connaît pas le reste de la population. En témoignent ces données ONS sur la mortalité des personnes sans-abri en 2020.
Le qualificatif de sans-abri se réfère à la situation d’individus dont le logement est précaire, qu’il s’agisse de devoir naviguer d’un toit à un autre, ou de devoir dormir dans la rue. L’imposition d’un confinement national en Grande-Bretagne a eu une influence sur la gestion de la question des sans domicile fixe dans le pays, ce qui se retranscrit dans les données statistiques publiées par l’ONS (Office for National Statistics) le 1er décembre 2021, concernant la mortalité des personnes sans-abri au cours de l’année 2020.
La question de la mortalité des personnes sans-abri au Royaume-Uni
En 2020, 688 personnes sans-abri sont décédées en Angleterre et au Pays-de-Galles ; cela représente une baisse de 11,6% par rapport aux données de 2019. C’est le premier changement de tendance des chiffres depuis 2014, on peut l’imputer aux mesures de logement d’urgence mises en place par le gouvernement en mars 2020 suite à l’arrivée du coronavirus en Grande-Bretagne. Ces statistiques peuvent donc fausser l’impression donnée quant à la mortalité des personnes dans une situation de pauvreté extrême. On estime, d’autre part, que 256 personnes sans-abri sont mortes en Écosse au cours de la même année.
En moyenne, les hommes sans domicile fixe britanniques meurent à environ 46 ans, c’est 41 ans et demi pour les femmes dans le même cas. En 2019, l’espérance de vie moyenne de la population globale britannique était de 81 ans.
Les causes de la mortalité des personnes sans domicile fixe
2 personnes sans-abri décédées en 2020 sur 5 ont succombé des suites d’une overdose. La deuxième cause de mortalité est l’alcool, suivi par le suicide ; 74 personnes sans domicile fixe se sont suicidées l’année passée. Concernant le Covid-19, la maladie a causé le décès de 13 personnes sans-abri, ce qui représente 1,3% des morts. On remarque également que 87,8% des morts sont des hommes : beaucoup plus d’hommes que de femmes sont concernés par la situation de sans domicile fixe.
Une situation préoccupante
« Ces chiffres sont profondément affligeants, car beaucoup de ces décès pourraient être évités. Le souci est qu'ils pourraient n'être que la partie émergée de l'iceberg et sous-estimer le nombre réel de décès de personnes sans domicile. » Explique David Renard, conseiller municipal et porte-parole de l’Association des activités locales pour le logement, « ils prouvent à quel point il est vital de s'appuyer sur le succès de Everyone In, qui a vu les conseils agir rapidement pour aider les sans-abris à sortir de la rue pendant la pandémie, et de s'assurer qu'il ne s'agit pas seulement d'une réponse d'urgence ponctuelle. » “Everyone In” est le nom du plan de lutte contre la précarité extrême du gouvernement britannique, veillant à aider le plus de personnes possible à quitter la rue et retrouver un logement.