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Les effets néfastes de la pandémie sur la qualité de vie des enfants

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@ Yolanda Coervers - Pixabay
Écrit par Guillaume FLOR
Publié le 1 avril 2021, mis à jour le 8 avril 2021

Une étude élaborée par Unicef démontre comment la baisse du revenu des ménages due l'impact du Covid-19 a augmenté les problèmes d’anémie et les retards dans leur éducation des jeunes péruviens.

Lima, mars 2021.- L'étude « Impact de la baisse du revenu des ménages sur les indicateurs de santé et d'éducation » élaborée par l'UNICEF et les preuves de l'impact du Covid-19 dans le secteur de l'éducation de la Banque mondiale, ont été présentées pour expliquer comment la pandémie a eu des effets néfastes sur la qualité de vie des enfants et des adolescents au Pérou.

Il est urgent de préparer les conditions d'une réouverture en toute sécurité des écoles

Marianne Fay, directrice de la Banque mondiale pour la Bolivie, le Chili, l'Équateur et le Pérou, a déclaré que « les élèves les plus vulnérables ont été les plus touchés par la fermeture des écoles. Le risque est de perdre le grand rôle de l'éducation pour réduire les effets des inégalités économiques. Pour cette raison, il est urgent de préparer les conditions d'une réouverture en toute sécurité des écoles afin de ne pas perdre des années de progrès du Pérou dans son capital humain ».

À son tour, Ana de Mendoza, représentante de l'UNICEF, a souligné que « l'arrivée du COVID-19 a amené de nombreux ménages à faire face à une baisse significative de leurs revenus. Cette situation a non seulement généré une augmentation de la pauvreté monétaire dans le pays, mais affecte également gravement le développement des enfants et des adolescents et bien que nous sachions que cet impact est lié à de nombreux autres facteurs, en plus du revenu, nous voulons attirer l'attention sur ce facteur en particulier, qui peut être traité par des mesures de protection sociale ».

Selon l'étude réalisée par l'UNICEF, la baisse du revenu des ménages pourrait augmenter de plus de 10 points entre 2019 et 2020 le pourcentage d'enfants entre 6 et 35 mois souffrant d'anémie. Étant donné les effets négatifs que l'anémie produit sur le développement intégral de l'enfant, la gravité du problème est encore plus forte en zone rurale avec une augmentation de 15.5%. Malheureusement, concernant l'anémie et la malnutrition, les interventions visant à améliorer ces indicateurs, telles que les visites à domicile par les agents de santé, ne peuvent pas être utilisées à leur plein potentiel en raison de la pandémie.

 

L’Amérique latine est le continent où les écoles sont restées le plus longtemps fermées

Dans le domaine de l'éducation, si la situation présentait déjà de nombreux défis avant la crise du Covid-19, l'étude de l'UNICEF montre que les abandons scolaires entre 2019 et 2020 augmenteraient de 6,3% en raison de la baisse des revenus des ménages due à la pandémie. Dans les zones rurales, ce chiffre passerait à 8%, soit plus que la moyenne nationale.

Pablo Lavado, professeur et chercheur à l'Université du Pacifique et auteur de l'étude de l'UNICEF, a indiqué qu’il est maintenant nécessaire d’identifier les écoles où les conditions d'ouverture peuvent permettre la reprise des cours, avec par exemple, la mise en place de groupes sur certains jours de la semaine. « L'idée est de reprendre l'école pour ne pas nuire en particulier aux enfants et adolescents les plus défavorisés ».

D'un autre côté, la Banque mondiale a présenté son travail d'analyse effectué au cours de l'année écoulée dans le secteur de l'éducation, dans lequel il est précisé que l'Amérique latine a été la région où les élèves ont manqué le plus de jours d'école (une moyenne de 159 jours de classe). Les simulations de la Banque mondiale suggèrent que les pertes pour la région pourraient être dramatiques. La pauvreté d'apprentissage - définie comme le pourcentage d'enfants de 10 ans qui ne peuvent ni lire ni comprendre un texte de base - pourrait passer de 50,8% à 62,3%.

Dans le cas du Pérou, selon la Banque mondiale, il y a un risque de compromettre deux décennies de progrès, en particulier parmi les enfants les plus vulnérables. « Après une année de pandémie, nous devons commencer à construire ensemble un débouché pour nos étudiants… Il y a un travail à faire dans lequel la collaboration de toute la société est essentielle », a souligné la vice-ministre de la gestion pédagogique du ministère péruvien de l’Éducation (MINEDU), Killa Miranda.

 

Selon l'analyse de la Banque mondiale et de l'UNICEF, bien que la stratégie globale d'apprentissage à distance ait été une première mesure de réponse à l'urgence, l'éducation est une expérience sociale et l'interaction réelle entre étudiants et enseignants n'est pas remplaçable par Internet et la technologie. En ce sens, les deux organisations promeuvent la réouverture des écoles de manière sûre, flexible, progressive et volontaire. « Du ministère de l'Éducation, nous avons identifié que 20% des établissements d'enseignement du pays pourraient être rouverts. Cependant, il doit s'agir d'une décision consensuelle, sûre et volontaire », a déclaré la vice-ministre Miranda.

 

Voir le rapport de l'UNICEF : « COVID – 19 : Impact de la baisse du revenu des ménages sur les indicateurs de l'enfance et de l'adolescence ».

 

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