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RYAN CURATOLO - Un french jockey survitaminé

Ryan CURATOLORyan CURATOLO
Écrit par Lepetitjournal.com International
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 29 mars 2016

 

A 23 ans, Ryan vit son rêve, être jockey professionnel, entre les Etats-Unis et l'Asie. Lauréat « Jeune Espoir » aux Trophées des Français de l'étranger de 2016, il a déjà remporté des centaines de courses et n'a pas l'intention de s'arrêter là. Retour sur un parcours hippique et épique.

 

Un jockey survitaminé et auréolé de succès 

Ryan Curatolo est passionné depuis toujours par la compétition et les chevaux. Il passe son enfance à Marseille, dans le sud de la France, et rentre à 14 ans dans une école de jockey à Chantilly. En 2010, lorsqu'on lui propose de participer à une course hippique en Floride à Miami, Ryan n'a que 18 ans mais il n'hésite pas une seule seconde. Surdéterminé, entrainé, la rage au ventre, Ryan enchaine les victoires outre-Atlantique et part s'installer à New-York en 2011. En l'espace de deux ans, il devient le meilleur apprenti jockey de New-York. Il évoque cette période avec beaucoup d'émotion, notamment sa victoire dans une course de groupe III en juin 2011 alors qu'il ne s'y attendait pas du tout, «c'est mon meilleur souvenir, j'avais la larme à l'?il. C'était le travail qui payait enfin » explique-t-il, « les gens qui viennent voir les courses n'ont pas conscience de tout le travail fourni au préalable, les heures d'entrainement et de gymnastique? ».

Cette victoire l'encourage et son amour de la compétition grandit. Sur son aventure américaine qui s'achève en 2013, il cumulera 185 victoires.  Il est ensuite appelé à Macao pour représenter la France. Déterminé, avide de victoires, Ryan gagne notamment la course Macau Guines en 2014 de groupe I (qui réunit les meilleurs chevaux).  
 

 

 

 

« Ici c'est marche ou crève » 

Et pourtant, ce n'est pas facile tous les jours, « Quand je suis arrivé à Macao j'ai été saisi par la différence d'ambiance avec les Etats-Unis ». C'est « très tendu ici, c'est vraiment marche ou crève » confesse Ryan. Beaucoup de nationalités sont représentées au sein du club, la compétition est rude et dans les vestiaires il faut savoir faire sa place. L'adaptation reste pour lui un très mauvais moment à passer, « tout est à refaire » dit-il. Surtout qu'en Asie, les jockeys n'ont pas d'agents attitrés et Ryan qui a un vrai agenda de sportif doit aussi consacrer une grosse partie de sa journée à gérer sa carrière et trouver des montes pour les courses du week-end.

 

Des journées marathon

Levé à 5h en semaine, Ryan doit être à l'hippodrome trente minutes plus tard pour commencer l'entrainement. A 7h30, il peut rentrer chez lui prendre son petit déjeuner et faire une sieste régénératrice. A midi, c'est gymnastique, au moins une heure par jour avant de déjeuner. Commence ensuite la phase moins physique, l'étude des  courses et les différentes montes. Il vérifie si le cheval est en forme, s'il a grossi. Il assiste également à l'entrainement des chevaux. « Je préfère la méthode où chacun est son agent, ça nous permet de progresser. On s'intéresse davantage au jeu, on est encore plus impliqué dans la course ».  Même si l'adaptation a été dure et que la compétition est toujours rude, c'est cela qui motive Ryan, jamais abattu. Quand on l'interroge sur ce qui lui plait le plus dans le métier de jockey, il répond sans hésiter « c'est de gagner ». 

©Barbara Livingston

Un amoureux de la Chine

Si Ryan avoue avoir fait face à certaines déconvenues à son arrivée à Macao, il s'est depuis quelques mois mis au chinois pour s'adapter et comprendre cette culture qui le fascine. « Quand je suis arrivé, je ne faisais pas partie de leur monde » mais maintenant « ça passe crème » dit-il en plaisantant. Ryan explique que la première fois qu'il a été invité à manger chez la famille de sa petite amie chinoise, il a tout de suite été séduit par l'atmosphère de générosité qui régnait. « On était tous autour d'une table ronde et tout le monde partageait le repas dans un grand plat unique ». 
 

 

Un métier de nomade 

Quand la saison des courses d'hiver à Macao sera finie, Ryan fera escale à Séoul où il a été invité. Il repartira ensuite surement aux Etats-Unis. Ryan n'exclut pas aussi de rentrer en France un jour, « la compétition est bien là bas ». Si des opportunités se présentent un jour, il acceptera sans hésiter, mais pour le moment il se dit « fier de porter les couleurs de la France à l'étranger » et entend continuer. Olivier Deleuze, le grand jockey français et ami de Ryan, vit désormais à Hong-Kong. Il n'est pas exclu que Ryan ait la même carrière? on le lui souhaite. 

Mathilde Poncet (www.lepetitjournal.com) - mardi 15 mars 2016  

logofbinter
Publié le 27 mars 2016, mis à jour le 29 mars 2016
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