« Making the world a better place » telle est la devise du Chelsea Film Festival créé à l'initiative d'Ingrid Jean-Baptiste en 2012. Grande amatrice de cinéma, la jeune femme souhaite à travers ce festival mettre en lumière le travail de jeunes réalisateurs du monde entier. Cette année, elle est lauréate du Prix du Public des Trophées des Français de l'étranger.
Passion cinéma
Passionnée de cinéma depuis toujours, Ingrid part vivre à New-York en 2010. Là-bas, elle étudie à l'Actors Studio. Elle rêve de devenir actrice. Elle y reste 2 ans. « Cela a vraiment changé ma vie, j'y ai appris beaucoup de choses. » Elle qualifie même l'enseignement dispensé au sein de cette école de « thérapeutique ». C'est « très profond, on part de choses qui nous sont vraiment arrivées dans la vraie vie pour jouer après. »
Avant d'intégrer cette fameuse école new-yorkaise, Ingrid était déjà familière des cours de théâtre et du monde du cinéma. En France, même si l'enseignement ne lui convenait pas tout à fait, elle avait déjà pris quelques cours de comédie au cours Florent à Paris. Elle avait tourné dans quelques films quand elle était plus jeune, comme par exemple Le syndrome de Stockholm.
Naissance du Chelsea Film Festival
Le 5 septembre 2012, la vie d'Ingrid bascule. Elle subit un grave accident de voiture. Elle perd connaissance et ses séquelles physiques sont importantes. « J'ai eu 7 côtes de cassées, la colonne vertébrale fracturé? »
C'est pendant sa longue convalescence que « l'idée » de créer un Festival va germer dans son esprit. Ses perspectives de vie et de carrière changent. « Je voulais aider les jeunes réalisateurs du monde entier », et quoi de mieux qu'un Festival international pour promouvoir leur travail ? Comme il est clair qu'elle ne « pouvait plus travailler comme actrice, depuis chez (elle) en étant clouée au lit », elle se dit qu'elle doit « entreprendre ». Finie donc la course aux castings, elle se lance dans une nouvelle aventure : le Chelsea Film Festival voit le jour. Son but est de faire le « pont entre les différentes cultures », et rendre le monde meilleur, comme l'indique sa devise « Making the world a better place ».
Aujourd'hui le Chelsea Film Festival présente chaque année « 90 films de 24 pays différents » tous réunis autour du thème des « global issues, des sujets économiques, politiques ou sociétaux. » Comme l'indique Ingrid, cette sélection doit « surtout susciter un questionnement de la part du public. »
Pour être sélectionné, un film doit répondre à quelques critères simples :
- « Délivrer un message universel
- Être réalisé par un jeune réalisateur n'ayant pas plus de 2 films à son actif
- Avoir été réalisé dans l'année
- Ne jamais avoir été déjà diffusé ou projeté à New-York, le Chelsea devant avoir la primeur de sa diffusion »
Chaque année, une vingtaine de films sont récompensés. Les deux récompenses phares étant les grands prix du long et du court métrage, dotés respectivement de « 10.000$ et 5.000$ chacun. »
Une affaire de famille
Épaulée depuis toujours par sa maman avec qui elle a cofondé le festival, Ingrid explique qu'elle « est la première personne qui m'a aidée, qui a toujours été là. Elle est comme un guide pour moi. ». Ce festival « c'est vraiment une famille avant tout » rajoute-t-elle. Son fiancé en est le « président », et son beau-père travaille également à son organisation.
Se nourrissant de la ville de New-York et de son quartier, Ingrid affirme qu'elle n'aurait « jamais pu monter ce festival en France, cela aurait été beaucoup plus compliqué. » Trop jeune ? Pas assez d'expérience ? Autant de freins qui auraient pu lui faire peur. « Je n'avais pas d'expérience, n'avais pas de connaissances particulières dans le cinéma? ne connaissais personne. » L'état d'esprit est complètement différent à New-York, « ici tout est possible ! »
Les Trophées
« C'est ma maman qui a candidaté pour moi. Elle a lu un article dans la presse et a pensé à moi. ». Elle ne cache pas qu'une « reconnaissance française » lui fait très plaisir. « Le Chelsea Film Festival a su fédérer sa communauté, une communauté internationale. Nous avons gagné. Je dis ?'nous'' car toute seule je n'aurais jamais pu y arriver. »
Noémie Choimet (www.lepetitjournal.com) 7 mars 2017