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KENTISH TOWN - "Nous avons une équipe jeune, cohérente et dynamique"

Entretien avec François-Xavier Gabet, directeur du Collège Français Bilingue de Londres, qui vient d'ouvrir ses portes dans le quartier de Kentish Town
(Crédits : Simon Gleize)

Lepetitjornal.com de Londres : Comment s'est passée la rentrée?

François-Xavier Gabet: Très bien. Les enfants étaient ravis d'être là. Finalement, avec les deux semaines de retard dues aux travaux, nous avons peut-être créé le désir. Chez les enfants mais aussi bien sûr chez les parents. Les enseignants aussi étaient sur la ligne de départ depuis plus d'une semaine et il leur tardait de pouvoir rentrer dans l'établissement et rencontrer leurs élèves.

Combien d'élèves sont inscrits cette année?


Nous accueillons 586 élèves. 390 en maternelle et primaire, le reste au collège. Nous avons environ 80% de Français ou Franco-britanniques, 11% de Britanniques et 9% d'élèves originaires d'autres pays. Cela nous a permis d'ouvrir deux classes de maternelle, dix classes de primaire et dix classes de collège avec des effectifs de 20 à 25 élèves par classe. C'est un nombre très confortable, à la fois pour les élèves mais aussi pour les professeurs.

Comment le Collège Français Bilingue de Londres (CFBL) a t-il pu voir le jour?

C'est un projet intégré dans le "plan école" qui a été établi par le service culturel de l'ambassade pour essayer d'absorber la demande des Français vivant sur Londres, souhaitant scolariser leurs enfants. Le CFBL est donc le premier établissement créé dans le cadre de ce plan. Il a bien entendu pour mission de scolariser les enfants français à Londres mais aussi de désengorger un peu le lycée français Charles de Gaulle qui lui a besoin de développer le département "lycée". En le soulageant au niveau collège, nous lui permettons d'ouvrir plus de classes de secondes, premières ou terminales.

 

(Crédits : Simon Gleize)

Quel est le projet pédagogique de l'établissement?

Un projet pédagogique est en fait un projet d'établissement. Il ne peut se construire qu'à partir de constats et avec l'équipe pédagogique. Dans le cas présent, il nous est difficile de faire un constat puisque nous ouvrons l'établissement et que nous ne connaissons pas du tout nos élèves. Je ne peux donc pas aujourd'hui parler de projet d'établissement puisque celui-ci sera établi, formulé et rédigé durant l'année scolaire. Par contre, il y avait à l'origine du projet, une vision. Une vision que l'on partage avec l'AEFE (Agence pour l'Enseignement Français à l' Etranger) avec qui nous avons bien sûr signé une convention mais aussi avec le comité de gestion représenté par des parents élus et la chambre de commerce franco-britannique. Cette vision est la suivante : nous organisons un établissement qui met l'accent sur l'apprentissage des langues. Les enfants scolarisés ici sont scolarisés en bilingue de la grande section maternelle jusqu'au CM2. Il y a parité horaire avec pour chaque classe un enseignant français et un enseignant britannique. Le programme définit par l'éducation nationale est donc enseigné en deux langues et par deux enseignants.
Pour le secondaire il n'y a pas de parité horaire entre les deux langues mais le sport, la musique, l'art et une partie du programme d'histoire sont enseignés par des professeurs anglais ou anglophones natifs. De plus, on propose à nos élèves une option "culture et littérature anglaise". Sur la semaine, les élèves du secondaire reçoivent presque 40% de leur enseignement en langue anglaise.  

Comment les enseignants ont-ils été recrutés?


Les enseignants britanniques n'ont pas été si difficile à trouver. Je pensais que cela serait plus compliqué. Nous avons eu beaucoup de candidats. Tous ont en commun d'être francophones ou francophiles et ils ont tous une expérience de la vie en France avec de l'enseignement ou des stages. Ils sont assez jeunes et extrêmement motivés à l'idée de travailler ici.
Quant aux enseignants français, il y a deux types. Certains sont détachés par l'AEFE. Ils sont titulaires de l'éducation nationale et sont recrutés par une commission paritaire de l'ambassade. D'autres sont recrutés en contrat local par l'établissement.
On est très heureux du recrutement. Nous avons une équipe jeune, dynamique et cohérente. Tous ont bien intégré que finalement c'est à eux de construire l'établissement. Certains travailleront ici de nombreuses années. La date d'ouverture de l'établissement n'était pas une ligne d'arrivée mais bien un point de départ. Pour construire un établissement, nous avions besoin d'enseignants généreux, flexibles et créatifs. Les gens recrutés le sont.

(Crédits : Simon Gleize)

Quel est votre parcours professionnel? Qu'est ce qui vous a amené à devenir le directeur de cet établissement?

Au départ j'étais enseignant en primaire dans la région lilloise. Au milieu des années 90, nous sommes partis avec ma femme en Arabie Saoudite où nous avons enseigné tous les deux au lycée français de Jeddah pendant six ans. Ensuite, nous sommes partis aux Etats-Unis où à ce moment là je ne travaillais plus pour l'Education nationale mais pour l'état de la Louisiane. Je mettais en place des programmes d'évaluation et de construction de matériels pédagogiques. J'ai fais cela pendant deux ans. Ensuite, nous sommes rentré en France car je voulais refaire la classe et je souhaitais que mes enfants parlent français. Au bout de trois, je commençais à tourner en rond donc, comme ma femme est australienne, nous avons décidé de partir à Melbourne. Quand nous sommes arrivés là-bas, il y avait un embryon d'école française qui se montait et le board est venu me chercher pour développer, structurer et faire homologuer l'établissement. Ça m'a pris cinq ans et le projet est magnifique. À partir de là, l'AEFE était bien évidemment au courant de mon travail puisqu'ils avaient homologué l'établissement. Ils m'ont donc demandé de réintégrer l'agence et m'ont envoyé ici. C'est la suite logique de mon travail à Melbourne.  

Propos recueillis par Simon Gleize (www.lepetitjournal.com/londres) mercredi 21 septembre 2011

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C'est fait. Le Collège Français Bilingue de Londres, situé dans le quartier de Kentish Town, a enfin ouvert ses portes vendredi 16 septembre. Pour le plus grand bonheur des parents mais aussi des enfants

 

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