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K-POP - La musique sud-coréenne fait danser la planète



Si les boys band ont fait fureur en Europe dans les années 90, ils ont actuellement bonne presse en Corée du sud. Les Girl's generation, 2NE1 ou encore les Wonder girls transcendent la jeunesse coréenne et franchissent les frontières


Les Girl's generation (photo AFP)

À l'époque, les Français avaient les 2Be3 ; les Britanniques les Spice Girls ; les Américains les N'Sync. Dans les années 90, on ne voyait et entendait qu'eux : des jeunes ados stylés qui chantaient de la mélasse pour midinettes. Alors qu'ils sont tous pour la plupart tombés dans l'oubli, le phénomène revient en Europe, importé de? Corée du sud ! La K-pop (K pour korean) a ainsi envahi les ondes asiatiques, notamment à la fin des années 2000 et la professionnalisation d'un mouvement qui est devenu une véritable sous-culture en Asie.
Les "K-popistes" sont séduits d'abord par une musique entraînante, qui véhicule une "positive attitude" entre r'n'b, rock et rap, avec des mélodies certes rythmées mais aussi formatées. Ils admirent aussi les chorégraphies, les costumes mais aussi le physique sans faille des membres du boys ou du girls band. Car chaque parole, chaque position, chaque costume sont minutieusement pensés par des magnats de la musique qui sont devenus, grâce à ce business, de véritables entrepreneurs.



Des castings K-pop

Lors de la seconde moitié du XXe siècle, les Sud-Coréens s'imprègnent d'une culture dont ils ignoraient l'existence : le rock, grâce aux troupes américaines. Influencés par le rock et la J-pop (J pour japonaise), les premiers groupes de K-pop ouvrent la porte à leurs successeurs : Sea Tai-ji and boys, FinKL, GOD, et consoeurs enflamment la jeunesse coréenne et attirent les investisseurs, qui flairent là un bon filon, notamment SM entertainment, le plus gros de tous, qui se partage le marché avec YG entertainment ou encore JYP entertainment.



Il lance notamment des castings K-pop pour recruter les stars de demain, en fonction de la tendance du moment. Et attention, la sélection est rigoureuse : sur 10.000 candidats qui postulent par an, seule une poignée est retenue, sur des critères? pas forcément professionnels. Le "jury" regarde leur façon de parler, de s'habiller, leur esthétisme,? Une fois sélectionnés, ces jeunes, entre 12 et 16 ans, suivent une véritable formation pendant deux ans, voire plus, durant laquelle ils apprennent le chant, la danse et surtout l'anglais et d'autres langues étrangères, mondialisation oblige ! Une fois formatés, ils intègrent soit un groupe existant, soit ils en forment un nouveau. Ça, c'est le label qui choisit puisque c'est lui qui finance cette formation et leur scolarité en parallèle : entre l'entrée à la "star academy" et la sortie d'un premier titre, l'entreprise aura déboursé entre 150 et 200 millions de wons? L'erreur de casting est donc interdite.



Rain, superstar coréenne qui a fait ses débuts à Hollywood (photo AFP)


Une culture? politique aussi

Le succès prend une jolie tournure avec notamment la percée des Wonder girls, qui devient le premier groupe coréen à se classer dans le top américain avec Nobody, en 2009. Dans la foulée, leurs collègues de Taeyang ou de 2NE1 triomphent au Canada et aux États-Unis. Plus fort, les Big Bang et leur album de K-pop Tonight qui atteignent le top 10 de l'US I Tunes chart, classant par là même, pour la première fois de l'histoire, un album non anglophone dans le top 100 américain.

Une prouesse qui fonctionne également en France avec la sortie cette semaine du premier album en anglais de groupe Girls generation qui s'est engagé avec Universal pour le marché européen et Interscope aux États-Unis. Ce girls band, composé de neuf filles de 20 à 22 ans, détient le record de longévité en tête du top coréen et a déjà vendu un million de disque en un an. Et le phénomène était à Paris en début de semaine pour une représentation unique lors du Musik band K-pop festival à Bercy.

Un succès qui fait suite à une portière percée en France qui remonte à 2001 :  suite à la pression des fans de K-pop sur Facebook, SM entertainment programme un concert au Zénith de Paris le 10 juin 2011. En moins d'un quart d'heure, les 6.300 places sont vendues? Rebelote le lendemain, lors d'une date supplémentaire, qui se fera à guichets fermés? Le SM Town est un carton et tournera à Los Angeles, Tokyo, Shanghaï,? Un véritable succès pour SME, qui devient ainsi la première agence coréenne à organiser deux concerts en Europe, qui succombe à son tour à "Hallyu", la vague culturelle coréenne.
Et c'est bien là le plus important pour le gouvernement qui soutient le phénomène K-pop à coup de subventions afin de promouvoir le rayonnement culturel du pays et faire irruption dans le marché américain? et européen, où de plus en plus d'enfants décident de se mettre au coréen.
Marie Varnieu (www.lepetitjournal.com) vendredi 10 février 2012

 

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