La justice a autorisé la vente de la poupée vaudou à l'effigie de Nicolas Sarkozy. Le chef de l'Etat avait engagé une action en référé pour interdire sa commercialisation pour violation de son droit à l'image. Les aiguilles ont agi : il a été débouté !
Avec les poupées vaudou Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy, Barbie a du souci à se faire ! (photo K&B)
Nicolas Sarkozy piqué au vif. La justice est allée hier à l'encontre de l'action en référé du président de la République. Le chef de l'Etat avait demandé l'interdiction de la poupée vaudou à son effigie, vendue avec une douzaine d'aiguilles et un manuel vaudou de 56 pages, retraçant humoristiquement la vie du président.
Ainsi, les plus fervents adversaires de Nicolas Sarkozy pourront continuer à jeter des sortilèges magiques contre le président ou à lui planter des aiguilles dans chaque partie du corps. Cette opération marketing n'a pas vraiment fait rire le président qui a voulu faire jouer en justice son droit à l'image. Peine perdue puisque le tribunal de grande instance de Paris a expliqué que cette poupée vaudou "s'inscrivait dans les limites autorisées de la liberté d'expression et du droit à l'humour". Jamais battu, le président a fait appel de la décision du tribunal de grande instance de Paris.
Coup de pub gratuit
Au final, le référé du président aura eu l'effet inverse escompté. La société Tear Prod dont la maison d'édition K&B édite le livre s'en frotte les mains. L'action en justice du président a fait un énorme coup de pub à la poupée. Vendredi dernier, le coffret était en tête des ventes sur la librairie en ligne amazon.fr.
Pour ne pas faire de jaloux, Tear Prod a également fabriqué un coffret Ségolène Royal. L'ex-candidate socialiste à la présidence n'a pas porté plainte, ironisant même sur l'action en justice de Nicolas Sarkozy : "Bientôt il portera plainte contre le Canard enchaîné, contre Marianne, contre les Guignols de l'Info".
Pour piqûre de rappel, ce n'est pas la première fois que le président saisi la justice. L'ancien avocat n'aime pas qu'on se moque de lui et a déjà porté plainte à plusieurs reprises. En janvier 2008 contre Ryanair, en février de cette même année contre le Nouvel Observateur dans l'affaire du SMS, plus récemment contre Yves Bertrand, l'ancien patron des RG ou encore contre un chômeur de 56 ans qui avait brandit une pancarte intitulée casse toi, pauv' con, en référence à l'affaire du salon de l'agriculture.
Hier, c'est la première fois que Nicolas Sarkozy a été débouté. De fil en aiguille, il fallait bien que cela arrive un jour.
Benoît SOILLY (www.lepetitjournal.com) jeudi 30 octobre 2008
En savoir plus :
LCI- La justice autorise la vente de la poupée vaudou
20 Minutes - Nicolas Sarkozy veut du respect
Le Nouvel Observateur - Royal raille la plainte de Sarkozy sur la poupée vaudou
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