

L'examen en appel du procès d'Outreau a démarréhier devant la Cour d'assises de Paris. Fort d'une lettre d'un condamnédu premier procès les disculpant, six accusés sont venus clamer leur innocence et "chercher un acquittement"
Les époux Lavier dans un couloir de la Cour d'assises de Paris. (Photo : AFP)
L'appel du procès pour pédophilie d'Outreau s'est ouvert hier matin, devant la Cour d'assises de Paris. Cinq hommes et une femme, condamnés lors du premier procès, qui s'était dérouléen juillet 2004 àSaint-Omer, sont venus "chercher un acquittement".
Daniel Legrand fils, Thierry Dausque, le père Dominique Wiel, Alain Marécaux, Franck et Sandrine Lavier (mari et femme) comparaissent tous libres. Ils avaient étécondamnés en première instance àdes peines allant de 18 mois avec sursis àsept ans de prison ferme. Sur les 17 accusés du premier procès d'Outreau, sept personnes avaient étéacquittées.
Cette fois, les six accusés ont un certain atout de leur côté. Dès le début de l'audience, une lettre de Thierry Delay, condamnéà20 ans de prison lors du premier procès, a en effet étéversée au dossier. Le document avait étéreçu par le parquet général fin octobre. Thierry Delay y affirme l'innocence des six accusés : "Je peux vous dire que toutes ces personnes qui ont fait appel sont toutes innocentes". Cette lettre confirme la position que Thierry Delay avait adoptée lors du premier procès.
Mais autre surprise en cette première journée : une lettre àcharge de l'ex-épouse d'Alain Marécaux qui avance que ce dernier "achèterait"le silence de son fils. Condamnéà18 mois de prison avec sursis pour agressions sexuelles àl'encontre de son fils, Alain Marécaux a toujours niéces accusations.
"Catastrophe judiciaire"
En plus des six accusés sur le banc, la défense compte également mettre le système judiciaire sur la sellette. Après avoir qualifiéle procès de Saint-Omer de "catastrophe judiciaire", les avocats des accusés veulent mettre en avant les nombreux dysfonctionnements constatés lors de l'instruction du premier procès.
Selon eux, l'enquête a uniquement étémenée àcharge, se fondant sur les affabulations d'une des prévenues, Myriam Badaoui, et sur les témoignages conditionnés de très jeunes enfants. De fait, nombre des accusations s'étaient effondrées au cours du premier procès.
Afin de ne pas réitérer certaines erreurs qui ont mis àmal l'image de la Justice lors du premier procès, la présidente de la Cour, Odile Mondineau-Hederer, a souhaitéque le délibéré"se fasse dans une grande sérénité", écartant de fait une décision prise la nuit comme ce fût le cas àSaint-Omer.
Les accusés ne pourront voir leurs sentences aggravées car le ministère public n'a pas interjetél'appel. Le procès devrait se terminer au plus tard début décembre.
Nebojsa KOVACEVIC. (LPJ) 8 Novembre 2005
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Le Nouvel Observateur, Outreau - Le procès en appel s'est ouvert àParis
Le Monde, A travers le nouveau procès d'Outreau, la justice en appel


































