

L'homme qui ne mesure qu'1m67 fait peur à tous les services de sécurité (photo AFP)
Egouts sondés, espace aérien contrôlé, public et avocats fouillés? On se croirait dans une superproduction hollywoodienne, mais nous sommes à la Cour d'Assises de Paris, pour y juger 22 personnes, soupçonnées d'être impliquées dans l'évasion la plus spectaculaire de ces dernières années.L'évadé en question, celui qui nécessite toutes ces mesures de sécurité, ce n'est pas Houdini, mais presque. Il s'agit d'Antonio "Nino"Ferrara, dit "Le roi de la belle".
Il doit en grande partie ce titre à ses exploits de la nuit du 12 mars 2003. 4h15 : un commando d'une quinzaine d'hommes, grenades et fusils au poing, prend d'assaut la prison de Fresnes. Pendant ce temps-là, Ferrara se sert des explosifs qu'il s'est procurés, probablement par l'intermédiaire d'un gardien complice, pour faire sauter les barreaux de sa cellule. 4h27 : Nino est libre. Il ne sera retrouvé que quatre mois plus tard.
Depuis, Antonio Ferrara est à l'isolement. Avant même de connaître le verdict de ce procès où il risque la perpétuité, il sait qu'il ne pourra pas retrouver la liberté ? à moins de s'évader - avant 2022, au mieux. Il faut dire que son casier judicaire est long comme le bras.
Un "fusil sur pattes"
Depuis 1994, date de ses premiers démêlés avec la justice, le natif de Cassino, dans le sud de l'Italie, a été condamné, entre autres, pour attaque de banque, évasion (déjà, c'était en 1998), séquestration, prises d'otages et tentative de meurtre.
Au cours de sa "carrière", Ferrara, 34 ans aujourd'hui, s'est surtout spécialisé dans les braquages, au point d'en devenir un "professionnel", et même un "fusil sur pattes", comme l'a qualifié l'avocat général de l'un de ses nombreux procès. Lorsqu'il était au sommet de son art, "il n'y avait pas une affaire d'attaque de fourgon blindé en France sans qu'on pense à Ferrara", a un jour expliqué un policier à la Cour. C'est bien simple, "tout le monde voulait s'attacher ses services", clame son avocat, le sulfureux Karim Achoui, coaccusé du procès qui s'est ouvert hier.
La justice espère donc mettre le roi de la belle et du braquage à l'ombre... pour le plus longtemps possible.
Joris SABI. (www.lepetitjournal.com) vendredi 3 octobre 2008
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