Édition internationale

JUSTICE – Case prison pour les émeutiers d’Evreux

On se rappelle cette nuit du 5 au 6 novembre 2005 où, gagnés par la crise des banlieues, des jeunes d'Evreux s'étaient attaqués à des commerces, blessant plusieurs agents des forces de l'ordre. Un an après, c'est la sentence : 8 majeurs écopent de 18 mois à 5 ans de prison

La guérilla urbaine aux Assises (photo AFP)

Depuis lundi, les 12 individus majeurs accusés d'avoir pris part aux émeutes de l'an dernier dans le quartier de la Madeleine à Evreux comparaissaient devant le tribunal correctionnel. Au bout de 48 heures, le jugement est tombé : huit condamnations allant de 18 mois à 5 ans de prison ferme et quatre relaxes.

Dans l'ensemble, les peines sont inférieures à ce qu'avait requis le procureur Jean Berkani. En revanche, la quinquagénaire accusée d'avoir protégé sa fille et le petit ami de celle-ci, mineurs au moment des faits, en cachant aux autorités la fabrication, dans son propre immeuble, de cocktails Molotov, a été relaxée. Le tribunal pour enfants doit enfin se prononcer le 24 janvier prochain sur le cas de huit mineurs mis en cause pour leur rôle présumé dans cette guérilla urbaine.
Comment "ils"en sont arrivés là ?
On s'en souvient, c'est la mort, le 27 octobre 2005 à Clichy-sous-bois, de Ziad Benna (17 ans) et Bouna Traoré (15 ans), tentant d'échapper à la police, qui a mis le feu aux poudres. L'extrême brutalité de ce double décès par électrocution, associée à un ras-le-bol latent, exacerbé dans les quartiers défavorisés de la région parisienne, a déclenché la révolte, et son corollaire, la violence.
Puis, le démenti de Nicolas Sarkozy concernant la présence de policiers à l'origine des faits, fait flamber le conflit qui deviendra "la crise des banlieues", se propageant, nuit après nuit, aux quatre coins de la France, et faisant les choux gras d'une presse étrangère laissant entendre que notre pays traverse une révolution. C'était il y a un an? Un an, seulement !
Or, si nos tribunaux jugent aujourd'hui une poignée de prévenus parmi des centaines d'émeutiers, l'actualité nous prouve, notamment à travers les récents événements survenus à Marseille, que les problèmes de fond n'ont pas encore trouvé de solution et que nous ne sommes, à cet égard, aucunement à l'abri d'une récidive.
Sandra de Vivies. (www.lepetitjournal.com) 1er décembre 2006

Lire aussi
Un dossier très complet de Libération : Banlieues, état des lieux
http://www.liberation.fr/dossiers/banlieues/  
Des émeutiers d'Evreux condamnés à de lourdes peines
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3226,36-840144@51-839347,0.html  

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