

D'abord "hormonalement" dopé pour se trouver une partenaire, l'homme voit ensuite son taux de testostérone chuter à l'arrivée de sa progéniture. Un mécanisme prévu par la nature pour impliquer au mieux le jeune papa à la naissance de son enfant
A en croire l'un des auteurs de l'étude parue cette semaine dans les Annales de l'Académie Nationale américaines des sciences, la nature serait décidément bien faite et aurait tout prévu pour la reproduction de l'espèce, jusque dans les recoins des hormones masculines. "La testostérone booste les comportements qui aident un mâle pour être à la hauteur de la compétition lorsqu'il s'agira pour lui de trouver une partenaire sexuelle", explique Christopher Kuzawa, professeur d'antropologie. Une fois, la femme idéale trouvée et fécondée (en général pas avant le troisième rendez-vous chez les personnes bien élevées), les hommes n'en ont pourtant pas fini avec la mission que semble bien leur avoir assigné la nature. Celle de prendre soin de leur progéniture (photo AFP), et pour laquelle une baisse de leur niveau de testostérone tombera à point.
Du fougueux mâle reproducteur à fidèle papa poule
On savait que l'arrivée d'un bébé n'est vraiment pas une sinécure pour ses parents. Chez la mère, elle peut provoquer un baby blues et une baisse de libido plus ou moins violents, en raison des fluctuations hormonales que subit son corps. Mais on apprend désormais qu'elle affecte aussi le taux de testostérone du papa. "Etre père et les contraintes liées à l'arrivée d'un nouveau-né demandent un important ajustement émotionnel, psychologique et physique et notre étude indique qu'un homme peut connaître un changement biologique substantiel pour l'aider à faire face à ces exigences", souligne Lee Gettler. "Elever un enfant représente un tel effort qu'il s'agit nécessairement d'une tâche de coopération et notre étude montre que les pères sont biologiquement programmés pour aider à ce travail", surenchérit M.Kuzawa, cité par le site britannique du journal Dailymail.
Pas moins viril, mais viril autrement
Car moins de testostérone, principale hormone sexuelle mâle, signifie moins de distraction à l'égard de l'autre sexe et un recentrage de l'attention sur le bébé. Et selon l'étude, plus les hommes sont impliqués dans les soins donnés aux tout-petits ( à partir de trois heures par jour), plus leur taux de testostérone bat en retrait. D'ailleurs, les chercheurs avaient déjà remarqué un phénomène identique chez d'autres espèces animales, dans lesquelles le mâle s'occupe des petits. Mais chez l'homme, il n'avait pas encore pu établir si la naissance d'un enfant fait effectivement chuter le taux de testostérone, ou si ce sont davantage les hommes qui possèdent naturellement un taux bas de cette hormone qui sont les plus à même de séduire et de se reproduire. Pas de frustration pour autant, les effets de ces fluctuations restent généralement subtils et la libido ne disparaît pas totalement. Et la maman, dans tous cela, risque fort d'apprécier le soutien de son compagnon, et de le désirer encore plus à ses côtés !
Julie Ketkosol (www.lepetitjournal.com) jeudi 15 septembre 2011
En savoir plus : article du Figaro: Les jeunes pères ont moins de testostérone
Lire aussi : NATHAN ET EMMA - Prénoms de l'année 2012


































