

De Commandeur à commandant il n'y a qu'un pas. Pas étonnant alors qu'on entende souvent l'humoriste répondre "commandant de bord" quand on lui demande ce qu'il aurait aimé faire quand il était petit. Et même s'il n'a pas tout à fait réalisé son rêve d'enfant, que Jérôme Commandeur se rassure? Tout semble lui sourire ces dernières années. De la scène au cinéma en passant par la réalisation, sans oublier l'animation de la 42ème Cérémonie des César dans quelques jours, il enchaine les projets.
Une « Graine de star »
C'est à la fin des années 90 que le grand public commence à faire sa connaissance. À cette époque, le jeune Jérôme Commandeur abandonne ses études de lettres pour se consacrer à la comédie. Il fait ses premières apparitions à la télévision dans Graine de stars. « C'était l'émission de téléréalité du moment, sauf que nous n'étions pas enfermés. (?) Aujourd'hui, il est de bon ton de taper sur ce genre de programme, mais c'était la seule manière qu'on avait pour se faire connaître. » Après plusieurs passages sur le petit écran il se dirige naturellement vers la scène où il élabore ses premiers sketchs. « J'ai passé dix ans de ma vie sur scène. C'est une partie importante de moi. » Dany Boon le repère à ce moment là, le prend sous son aile et produit son premier one-man-show : Jérôme Commandeur se fait discret.
Ce spectacle est un succès, et Commandeur qui le joue plus de « 800 fois de 2005 à 2012 », reconnaît qu'« il a bien vécu. » Dedans il croque et caricature une multitude de personnages, Pénélope la militante altermondialiste, ou encore Claude, le pilier de bar du troquet du coin.
Les premiers pas au cinéma
Dany Boon ne se charge pas seulement de produire son spectacle. En bon mentor, il donne aussi l'opportunité à son poulain de mettre un pied sur les plateaux de cinéma. C'est dans Bienvenue chez les Ch'tis, la comédie française aux 20 millions d'entrées qu'on ne présente plus, que Jérôme Commandeur fait sa première apparition sur le grand écran. Il déclare d'ailleurs à ce sujet garder « une tendresse particulière » pour ce film.
Après cette première expérience réussie le jeune quadra enchaine les rôles au cinéma, jusqu'à décider l'année dernière de passer à son tour derrière la caméra, pour réaliser son premier film : Ma famille t'adore déjà ! L'histoire d'un jeune trentenaire, plutôt bonne pâte qui s'apprête à rencontrer sa belle-famille lors d'un week-end à l'île de Ré. « Je suis fasciné par le thème de la famille » déclare-t-il, c'est une « source de comédie magnifique ». Pour lui ce sujet était «évident» et « extraordinaire, parce que tout y est violent. Comme la belle-s?ur a dit que le foie gras est dégueulasse, je vais lui dire qu'elle est mal sapée... » Il s'est d'ailleurs octroyé à cette occasion le rôle d'un beau-frère irritant à souhait et un brin beauf qu'on a tous forcément dû croiser un jour.
Des névroses ordinaires
Ce qui amuse avant tout ce trublion, que ce soit au cinéma, sur scène ou à la radio lors de ses chroniques sur Europe1, c'est d'observer et de souligner les névroses banales et ordinaires dont peuvent être victime les gens. Il se moque d'ailleurs aussi bien des autres que de lui même. Il n'hésite pas confier être lui aussi un peu névrosé. Il déclare d'ailleurs avoir plusieurs passions, comme par exemple « aller sur les sites de voyages » pour commander « des voyages qu'il ne fait pas. » C'est (sa) «manière de (s')évader.»
Et maintenant, les César !
À la fin de la semaine, c'est dans un tout nouveau rôle que nous aurons l'opportunité de l'observer? Celui de Maître de Cérémonie.
Un exercice ardu, qui peut vite devenir périlleux. Car oui, il n'est pas forcément aisé de dérider une salle remplie de professionnels du cinéma, anxieux, stressés, dans l'attente d'être récompensés (ou non) pour le fruit de leurs travaux.
En tant que Maître de Cérémonie, c'est à lui qu'incombera la lourde tâche de divertir le public, « un des plus durs qui existent ». Il devra s'assurer que la soirée ne ressemble pas qu'à une morne succession de prix, répartis entre les différents films?
Le défi est de taille mais l'acteur s'était déjà fait remarquer l'année dernière alors qu'il était rapidement monté sur scène pour remettre un César, celui du meilleur montage. Décontracté, et plein d'autodérision il avait su faire souffler un vent de légèreté sur l'assistance. « Tiens vous devez vous dire qu'il y a eu un désistement? pas faux ! » avait-il commencé par dire.
Le jour J, il sait qu'il n'aura « pas le droit à l'erreur parce que toute la profession regarde. »
Quand il est interrogé à propos de l'imminence de la Cérémonie, il ne cache d'ailleurs pas son stress et confie facilement que « le challenge (le) terrorisait » au début, et puis finalement « les idées et l'envie » l'ont emporté.
Noémie Choimet (www.lepetitjournal.com) mercredi 22 février 2017.
La 42e cérémonie des Césars aura lieu vendredi 24 février à 21h. En France, elle est diffusée en clair sur Canal+. #Cesar2017


































