Chloé est étudiante en échange universitaire entre l'IÉSEG et Sampoerna University durant deux semestres à Jakarta. Elle vit au rythme des étudiants indonésiens et découvre une vie bien différente de celle qu'elle avait à Lille. Voici en 10 clins d'?il un rapport d'étonnement qui donne un aperçu de son expérience indonésienne.
Vous êtes membres de 15 groupes Whatsapp
A Jakarta, plus de groupes Facebook, ils sont devenus ?'has been'' au profit de WhatsApp. Chaque matière, chaque groupe de travail, chaque club d'activités a son propre groupe. Les étudiants s'y échangent des infos pratiques, des conseils, des demandes d'aide, des discussions. Bien sûr, toutes les conversations sont en indonésien, en langage SMS et très fournies, ce qui représente un véritable challenge pour un étudiant étranger pour se tenir au courant en temps réel et ne pas louper une info importante.
Vous ne pouvez pas accéder aux étages 4 ou 13, 14, 22, 24 de votre université
Si l'ascenseur n'a pas ces boutons-là, ce n'est pas parce qu'il s'agit d'étages interdits aux étudiants où un chien à trois têtes garderait les sujets des examens tel le cerbère d'Harry Potter gardant jalousement la pierre philosophale. C'est tout simplement que ces étages n'existent pas, par superstition ou plus savamment par tétraphobie, la peur du chiffre quatre.
Vous remerciez votre professeur à la fin de chaque cours
Les Indonésiens font preuve d'un grand respect vis-à-vis du corps professoral. En sortant de chaque cours, la plupart d'entre eux portent la main du professeur à leur front, un signe traditionnel de respect et les remercient du temps qu'ils consacrent à enrichir leur savoir.
Vous prenez des selfies avec vos professeurs
Le selfie, tout une culture à Jakarta ! Il n'est donc pas rare de voir un professeur sortir sa perche à selfie et prendre la pose avec sa classe bien-aimée.
Vous pouvez arriver avec 5, 10 voire 30 minutes de retard sans conséquences
A Jakarta, il faut savoir être patient. Cela s'applique autant aux professeurs qu'aux élèves car le rapport au temps est très différent du rapport au temps occidental. Si vous arrivez en retard parce que vous avez été pris dans les embouteillages, avez eu une panne de réveil, la pluie vous a surpris ou si vous étiez en train de préparer un bon petit plat, vous avez de grandes chances d'être excusé. Mais l'abus peut quand même avoir des conséquences.
Vous risquez de devoir présenter des excuses en public
Ici, pas d'exclusion de cours, ni de conseil de discipline en guise de sanction. Quoi de pire que de devoir demander pardon publiquement sous le regard moqueur pire, accusateur de ses camarades ?
Vous allez en cours en moto
A voir la première réaction de vos camarades de promo quand vous leur expliquez que vous vous rendez en cours à pied ou avec le bus local MetroMini, vous comprenez qu'il y a un autre moyen, voire LE moyen de transport à Jakarta. Il s'agit du Ojek et sa déclinaison Gojek, un système de moto-taxi largement répandu dans les rues embouteillées de la capitale indonésienne.
Vous n'écrivez plus sur des feuilles à carreaux
Pas la peine d'harceler la vendeuse de la papeterie, les feuilles à « grands carreaux » n'existent pas en Indonésie. Il faut s'habituer aux feuilles à lignes.
Vous passez la journée en pull
La température extérieure est de 30° et quelques mais si vous oubliez votre pull, vous passerez l'heure de cours réfrigéré(e). Les climatiseurs sont systématiquement réglés sur 18°, de quoi attraper un bon rhume ! Le gros pull en laine que vous aviez hésité à mettre dans votre valise est finalement bien utile.
Vous pouvez consulter vos notes pendant un examen
Sans être accusé de tricherie, vous pouvez consulter, utiliser et recopier vos notes prises en cours pendant un partiel. Ce n'est cependant pas forcément systématique et vous ne le savez en général pas à l'avance. Mieux vaut donc réviser quand même? Cette « opportunité » n'est pas la moindre des surprises rencontrées par un étudiant Français à Jakarta !
Il y a actuellement 12 étudiants de l'IESEG à Jakarta repartis entre Sampoerna University et BINUS.
Chloé Glorieux (www.lepetitjournal.com/jakarta) mercredi 7 décembre 2016