Principalement cultivé sur l’île de Java, cet arbre est également connu sous le nom de coton javanais ou kapok javanais. On lui donne aussi le nom de fromager.
Les caractéristiques du kapokier
S’il existe un arbre atypique d’Indonésie, c’est bien le kapokier. Facilement reconnaissable avec son tronc élancé, d’apparence lisse, de couleur verdâtre, quelques fois couvert de petites épines éparses en forme de cônes, ses fruit pendent ça et là, telles les cabosses d’un cacaoyer. Et quand ces derniers s’ouvrent, libérant leur fibre, s’envolant au gré du vent, on ne peut s’empêcher de penser à de la neige qui recouvre le sol.
On dit que dans les montagnes de Muria, au centre de Java, dans les années 1970 et 1980, les pentes étaient recouvertes de kapokiers. Lorsque le kapok commençait à fleurir, c'était le signe que la saison des pluies arrivait et si la peau du fruit ressemblant à du maïs commençait à se fissurer et à tomber au sol, c'était le signe que la saison sèche approchait.
Du nom scientifique de ceiba pentandra, le kapokier fait partie de la famille des Malvacées. À l’état sauvage, il peut s’élever à 60-70 mètres de hauteur avec un tronc pouvant atteindre 3 mètres de diamètre. Mais en culture, l’arbre culmine rarement au-delà de 30 mètres, avec un tronc plus petit. Les premiers fruits apparaissent lorsque l’arbre est âgé de 4 à 5 ans. Son exploitation peut durer une soixantaine d’années. Les racines se propagent horizontalement à la surface du sol.
Un arbre aux nombreuses vertus
Source de fibres à haute valeur économique
En tant que producteur de fibres, le kapokier présente de nombreux avantages pour le secteur industriel. Les fruits séchés du kapok sont une source de fibres, utilisées comme matériau de base pour rembourrer les matelas, les oreillers et les traversins, les décorations murales. Plus récemment, il est utilisé comme absorbeur de bruit et isolant thermique dans l’industrie électronique.
Le kapok et les graines de kapok ont une teneur en huile plus élevée et des fibres plus grossières que le coton. Le coton convient donc mieux aux vêtements et le kapok aux matelas. Toutefois, on peut trouver du kapok dans l’industrie textile, pour la fabrication de vêtements de protection.
Source d’énergie
Les graines de kapok, appelées klentheng, sont une bonne source d'énergie et peuvent servir à la fabrication de briquettes. L’extraction d’éthanol et d’huile des graines de kapok est un substitut au pétrole. Elle peut être utilisée comme lubrifiant, ou servir d’huile pour les lampes. De plus, la farine extraite des graines de kapok contient 20 % de fibres brutes et peut être utilisée comme mélange dans la fabrication de briquettes.
Enfin, la peau sèche du fruit du kapok est souvent utilisée comme combustible dans la cuisine.
Matériaux de construction
Le bois du kapokier n’a pas la réputation d’être un bois de bonne qualité. Très peu cher, il est utilisé comme bois de construction, servant le plus souvent de coffrage à usage unique.
De l’alimentation aux bienfaits médicinaux
Les feuilles de kapok contiennent des composés terpénoïdes, des saponines et des alcaloïdes stéroïdes. Ces composés peuvent avoir un effet antiseptique.
Par ailleurs, les feuilles de kapok et les racines sont couramment utilisées pour traiter des troubles digestifs ou des problèmes cutanés. Il suffit de les faire bouillir. En médecine traditionnelle, le kapokier peut être utilisé comme sédatif et analgésique, ou encore pour traiter l’asthme. Les jeunes feuilles sont connues pour contenir beaucoup de calcium.
La farine obtenue à partir des graines peut être utilisée comme aliment pour animaux.
La production en Indonésie
À l’époque des Hollandais, l’Indonésie était un gros producteur de kapok représentant 85% de la production mondiale. Aujourd’hui, même si le marché n’est plus aussi florissant, l’Indonésie reste un gros producteur avec plus de 50% de la production mondiale.
Pourtant, depuis les années 2000, la production de kapok ne cesse de diminuer. Si autrefois beaucoup de gens utilisaient des matelas en kapok, ils préfèrent désormais les matelas en mousse et à ressorts. Par ailleurs, les agriculteurs commencent également à hésiter à planter du kapok, notamment parce qu'il ne peut être récolté qu'une fois par an. Ils préfèrent désormais planter des cultures saisonnières comme le manioc ou d’autres cultures secondaires car elles rapportent de l’argent plus rapidement que le kapokier.
Alors est ce la fin du kapokier ? À l’heure actuelle, avec le réchauffement climatique, les nombreux avantages écologiques du kapokier ne sont plus à démontrer. Outre les nombreux avantages économiques de sa culture, le kapokier, comme bien d'autres arbres, est très utile pour lutter contre l'érosion des sols et les inondations. Il sert aussi de plantes d’ombrage pour les cultures basses.