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Confinement à Jakarta – Dans l’intimité de la famille de Virginie

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Écrit par Lepetitjournal Jakarta
Publié le 29 avril 2020

Le confinement se vit au jour le jour à Jakarta. Comment s’adaptent notre travail, nos familles, nos enfants, nos intérieurs… Des familles se sont prêtées au jeu des questions-réponses sur la façon dont elles vivent le moment. Nous vous livrerons un portrait par semaine. Aujourd’hui : Virginie et son mari vivent en Indonésie depuis 26 ans, 5 enfants dont 2 sont encore à Jakarta

Qu'est-ce que le confinement a le plus changé dans votre organisation quotidienne ?

Ma vie a changé ! Au quotidien, les relations avec les employés de maison. Nous avons un fils de 26 ans lourdement handicapé et il nous est donc difficile d’être sans personnel. Afin de le protéger, nous l’avons mis en isolement ainsi qu’une partie de l’équipe qui s’occupe de lui. Nous ne le voyons et ne lui parlons que de « loin ». Plus de proximité physique avec lui car nous demeurons en contact  avec l’extérieur. C’est bien entendu très difficile à vivre ! Tous les jours nous procédons à deux contrôles de température pour tout le monde, les gestes barrières ont été mis en place, lavage régulier des mains, port de masque… Il faut ne rien toucher à l’extérieur, laver les poignées de portes, désinfecter tout ce qui est venu de l’extérieur etc. C’est lourd par moment, bien sûr, mais on s’y fait.

Ce qui a aussi beaucoup changé, c’est le nombre d’appels téléphoniques et la durée que l’on passe à parler avec nos familles en France, avec nos enfants et nos amis éparpillés aux quatre coins de la planète. C’est tous les jours et durant plusieurs heures au total. 



Qu'est-ce que vous préférez et qu'est-ce qui est le plus difficile pour vous dans cette situation ?

Le plus difficile est d’être coupés de nos amis physiquement - plus de repas entre copains, plus de rencontres socio-culturelles -  mais aussi de ne pas savoir quand cela va s’arrêter. Quand va-t-on pouvoir reprendre notre vie, entre autres voyager pour le travail ou pour le plaisir, et revoir nos familles et amis. Notre planning de voyages était bien rempli d’une année sur l’autre. Il n’y avait pas un mois où je ne partais quelque part pour voir mes autres enfants ou sortir un peu de Jakarta. Mon mari, lui, voyageait deux ou trois fois plus que moi pour son travail. Plus d’avions, donc plus de voyages pour personne, et nous sommes tous à la maison ! Le planning s’est vidé peu à peu. 


Le vivez-vous comme une chance ou une contrainte ?

Nous le vivons comme une chance d’être ensemble, et nous on en profitons bien par certains côtés. Nos journées se suivent et se ressemblent un peu, mais pour l’instant cela nous va.

Il y a l’école par visio-conférence pour notre fils. Pour mon mari, c’est le télétravail partiel car il se rend encore au bureau trois à quatre fois par semaine. Pour ma part, je conserve plus ou moins mes occupations habituelles entre e-mails et le suivi du chantier de la maison que nous sommes en train de construire qui continue de fonctionner mais où nous avons aussi, autant que faire se peut, mis en place les contrôles de températures et l’application des gestes barrières.

Il faut modifier un peu ses habitudes, conserver un espace de vie pour chacun, mais ceci est tout de même relativement simple dans nos maisons ici. 

 

Avez-vous découvert de nouvelles choses, des bons plans, qui vous aident à vous réadapter ?

 Le soir c’est jeux, à 20 heures la bougie et une prière pour le corps médical, le dîner et un film.

Pour Maxence notre fils de 14 ans, il est difficile de ne plus voir tous ses amis. Mais il a ses deux cousins plus ou moins du même âge qui vivent dans notre rue donc de ce côté-là, il est tout de même assez privilégié.

Il y a les réseaux sociaux, mais cela ne remplace pas le contact dont un enfant a besoin. Il s’est mis au dessin, se débrouille plutôt bien et semble y prendre goût. 

 

Au final, qu'allez-vous retenir / retirer de cette expérience, d'après vous ?

Le confinement nous prouve qu’il est bon par moment de s’arrêter de courir. L’avenir nous dira si le monde va réaliser que l’on peut moins voyager, travailler davantage de chez soi, et finalement par certains aspects mieux vivre. (…) Peut-être que l’on conservera des "temps de confinement", mais cette fois-ci par goût… ? 

 

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