"Isabel & Alfredo Aquilin: Somewhere, Elsewhere, Nowhere" du 24 juin au 8 octobre 2023 au Musée Macan. Dépêchez-vous d'aller voir cette exposition car c'est bientôt fini !
Qui se cache derrière ce couple d'artistes ?
Placée en toute première partie du Musée d'art moderne et contemporain à Jakarta, mieux connu sous le nom de Macan, l'exposition "Somewhere, Elsewhere, Nowhere" présente le travail d'Isabel et Alfredo Aquilizan, un couple artistique qui a grandi aux Philippines, et qui vit en Australie depuis 2006.
Isabel et Alfredo Aquilizan collaborent depuis le début de leur carrière professionnelle et leur processus de collaboration est né de leur vie de famille "pour nous, l'art et la vie n'ont jamais été séparés."
Les œuvres d'Isabel et Alfredo Aquilizan s'articulent autour des thèmes de la maison et de la famille, des voyages et de la formation d'identités individuelles à travers des expériences collectives d'événements historiques.
Depuis qu'ils sont installés en Australie, ils font partie d’une communauté mobile d’artistes philippins et d’Asie du Sud-Est qui travaillent dans divers endroits. Leurs expériences de migration, y compris ce que signifie se sentir chez soi lorsqu'on est absent et les processus de partage et d'engagement avec des étrangers, sont des thèmes clés de leur travail. Ces thèmes sont également liés à des récits historiques plus longs sur la colonisation, la conquête, la servitude humaine et le travail.
Une exposition qui rassemble leurs créations sur 20 ans
"Somewhere, Elsewhere, Nowhere" présente des œuvres produites sur près de deux décennies, notamment des installations à grande échelle créées à partir de matériaux modestes tels que le carton et d'objets trouvés comme des tongs et des brosses à dents. Ces œuvres évoquent des idées d'identité individuelle et des histoires personnelles de migration. D’autres matériaux comme les faucilles en métal forgé utilisées par les agriculteurs dans Belok Kiri Jalan Terus (Left Wing Project) (2017-2018), ou la toile de piña, un textile tissé à partir des fibres de la plante d’ananas dans See/Through (Série 1) (2021), parlent des connaissances que l’on peut trouver entre les mains et la pratique des artisans.
Isabel et moi avons commencé à étudier le pouvoir d'un objet à raconter des histoires et à créer du changement. Je pense que dans chaque objet, dans chaque brosse à dents, il y a une histoire. Quand vous avez 1 000 ou 10 000 brosses à dents, vous avez toute une communauté qui raconte des histoires.
Le projet Be-longing est né au milieu des années 1990 lorsqu'Alfredo a quitté les Philippines pour étudier au Royaume-Uni, laissant derrière lui Isabel et leurs enfants. Le défi de communiquer et d’échanger des idées principalement par le biais de lettres a suscité une réflexion sur l’importance du foyer et de la famille. À son retour aux Philippines, Alfredo s'est senti aliéné et les lieux familiers sont devenus inconnus. Ensemble, Isabel et lui ont commencé à examiner les objets personnels de leur maison, tels que les lits, les équipements de cuisine et les articles ménagers, pour mieux comprendre le concept d'appartenance. Ils ont commencé à créer des installations utilisant des objets personnels et ménagers du quotidien pour explorer ces idées.
Au fur et à mesure que ces projets se développaient, d'autres collaborateurs se sont impliqués, notamment les communautés locales qui entouraient les lieux où ils étaient exposés.
L'exposition présente trois œuvres de cette série :
- Présences et Absences (1999-2023), une grande installation réalisée à partir de dizaines de milliers de brosses à dents ;
- Projet Be-longing (1999-2023), qui comprend des moulages en plâtre des chaussures de collaborateurs ;
- Dream Blanket Project (2002-2023), qui comprend des couvertures et des enregistrements sonores racontant les rêves des propriétaires individuels des couvertures.
Migration, se sentir chez soi lorsque l'on est ailleurs
Lorsque vous quittez votre domicile, vous n'avez plus d'endroit que vous appelez chez vous. Vous serez au milieu. Nulle part. Autre part.
La boîte balikbayan est une boîte en carton couramment utilisée par les Philippins pour transporter des objets ou des cadeaux pour la famille lorsqu'ils retournent dans leur ville natale ou pour renvoyer des affaires lorsqu'ils ne peuvent pas rentrer eux-mêmes. Dans la langue tagalog, le terme balikbayan signifie également la notion de « retour dans sa ville natale ». Les artistes ont commencé à faire des recherches sur l'histoire des travailleurs philippins à l'étranger (OFW), un phénomène spécifique de migration systémique des Philippins à la recherche d'un emploi et d'opportunités économiques à l'étranger qui a commencé au cours des années 1960 et qui se reflète dans les familles de tout le pays. Dans le travail des Aquilizans, la boîte balikbayan revêt un grand symbolisme car elle est également liée à la propre migration de l'artiste à Brisbane, en Australie, en 2006 - elle incarne la multitude de sentiments de déménagement et de migration, tout en reflétant également des liens familiaux profonds. Le fait d'emballer ces boîtes avec des objets essentiels du quotidien tels que des vêtements, des chaussures, des jouets et des objets soigneusement sélectionnés à emporter avec eux dans un nouvel endroit. Cela résume les idées de « maison » et comment être « à la maison », quand on est loin.
Pour plus d'information sur le site du Musée MACAN.
À noter : Le Musée Macan offre une nocturne jusqu'à 21h le mercredi 4 Octobre. Des ateliers créatifs sont proposés du lundi au samedi pour les enfants à partir de 3 ans pour recréer les maisons en carton exposées au musée.
Sur le même sujet
