Très nombreux sont les ouvrages qui subliment les splendeurs d’Istanbul et notre propos n’est pas d’ajouter à la déjà longue liste, des textes supplémentaires qui ne pourraient être que redondants. Alors pourquoi ces articles, puisque tout semble avoir été dit, écrit et montré ?
C'est avec beaucoup d'émotion que nous partageons avec vous la suite de "ConstantIstanbul, l'oeil et la plume" de Jacques Périn. Jacques nous a quitté cet été après un long combat contre la maladie. Jusqu'au bout, il nous aura fait partager ses passions et son amour pour la Turquie.
En fait, ce que nous avons choisi de réaliser dans ce travail est la mise en parallèle des écrits de différents auteurs ayant séjourné ou visité Istanbul avec les photographies des lieux décrits par ces derniers.
Pour ce, nous avons puisé dans les nombreux ouvrages dont nous ont gratifié les "écrivains-voyageurs" du XIXème siècle, en nous efforçant d’en extraire les lignes répondant à notre objectif de mise en correspondance la plus précise entre texte et image.
Certes, nous aurions pu nous contenter d’un seul auteur par description, tout comme nous aurions pu ne sélectionner qu’un seul artiste par photographie, mais il nous a semblé plus honnête et surtout plus objectif de laisser le plus grand nombre s’exprimer afin de montrer l’éventail le plus vaste possible des différentes sensibilités tant littéraires qu’iconographiques. Et même si certains auteurs ne sont pas des maîtres de l’écriture, leur vision et la manière dont elle est exprimée n’en n’est pas moins intéressante, voire attendrissante.
Tous les textes et toutes les images n’y sont pas, loin de là, mais la sélection drastique à laquelle nous nous sommes attachés a été réalisée avec la volonté de retranscrire ce que chaque auteur ou photographe a voulu exprimer au plus près de sa sensibilité.
Le caïque est une barque de quinze à vingt pieds de long sur trois de large, taillé comme un patin, se terminant à chaque extrémité de manière à pouvoir marcher dans les deux sens .... Les passagers s’accroupissent au fond de la barque, du côté de la poupe, de manière à faire lever un peu le nez à la proue, ce qui rend la nage plus facile..... Un tapis plus ou moins précieux garnit l’arrière du caïque... Chaque caïque porte auprès de la proue une estampille indiquant l’échelle où il stationne. Théophile Gautier
Il y a aussi des caïques bazars. Ce sont de grands bateaux chargés de denrées de toutes sortes, qui reviennent de Constantinople et desservent les habitants du Bosphore. Ces marchés ambulants sont d’un pittoresque achevé, avec leurs piles de pastèques, d’oranges, de fruits et de légumes... Marie-Caroline Durand de Fontmagne
Dans le fond du caïque, on entendait l’eau frôler le bord, et l’on voyait à peine les hommes faire leurs efforts rythmés, tandis que la coque étroite glissait rapidement. Gabriel de La Rochefoucauld
Les rameurs portent tous la traditionnelle chemise en gaze de soie blanche, ouverte sur leur poitrine basanée : impassibles, noircis de soleil, ils ont l’air d’être en bronze avec des dents de porcelaine. Pierre Loti
La proue de ces barques est aussi aiguë que le fer d’une lance et coupe la mer comme un couteau. La forme étroite de ces caïques les rend périlleux et incommodes pour les Francs qui n’en ont pas l’habitude ; ils chavirent au moindre balancement qu’un pied maladroit leur imprime. Alphonse de Lamartine
Nous vous proposons avec "ConstantIstanbul, l'oeil et la plume", une publication bi-mensuelle.
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