A-t-on évité une deuxième crise majeure en l'espace de trois semaines entre la Turquie et la Russie ? La mer Egée a-t-elle failli être la scène d'une collision entre un navire de guerre russe et un bateau de pêche turc ou pire, de la destruction du bateau turc par le destroyer russe ?
Selon la version de Moscou citée par le Hürriyet, l'équipage du navire russe Smetlivy, qui se trouvait dimanche à 22 km de l'île grecque de Lemnos dans le nord de la mer Egée, “a dû utiliser des armes à feu afin d'éviter une collision avec un bateau de pêche turc”, qui s'était approché à environ 600 mètres dans sa direction. Des tirs d'avertissement, a précisé Moscou, alors que les pêcheurs ne répondaient pas aux appels radio et aux signaux visuels envoyés par les soldats russes.
Toujours selon Moscou, les tirs auraient poussé les marins turcs à changer de trajectoire pour éviter tout incident. Dans la foulée, l'attaché militaire turc en Russie a été convoqué au Kremlin pour des explications. Ankara, de son côté, n'a pas encore livré sa version officielle. Le ministre des Affaires étrangères, Mevlüt Çavuşoğlu, a indiqué qu'il “écouterait d'abord la version des pêcheurs avant de s'exprimer”.
Ce nouvel incident survient alors que la Turquie et la Russie traversent une grave crise diplomatique, après qu'un bombardier russe a été abattu par l'armée turque près de la frontière syrienne, le 24 novembre. Moscou multiplie depuis lors les représailles économiques et diplomatiques à l'égard d'Ankara. Cette dernière n'a pas encore répliqué aux sanctions mais le ministre Çavuşoğlu a prévenu la semaine dernière que la patience de la Turquie avait “des limites”.
Istanbul (www.lepetitjournal.com/istanbul) lundi 14 décembre 2015





































