Le ministère turc de la Santé a interdit la vente de médicaments contre le cancer dans les pharmacies à compter du 1er juillet 2015. Désormais, afin “d'empêcher les fautes professionnelles”, seuls les hôpitaux seront autorisés à en disposer, rapporte le Hürriyet Daily News.
De nombreux rapports ont alarmé les autorités sur les “faux médicaments” contre le cancer actuellement en circulation dans le pays. En janvier 2014, deux ressortissants turcs âgés de 39 et 40 ans étaient arrêtés à Porto Rico (Etats-Unis) puis présentés devant un jury fédéral à Saint Louis, dans le Missouri. Les deux hommes étaient accusés de “contrebande de faux traitement contre le cancer avec ordonnances en provenance de Turquie et d'autres pays”, rapporte Europol. L'un des suspects, Sabahhadin Akman, propriétaire de la chaine turque Ozay Pharmaceuticals, a été condamné à 30 mois de prison et à une amende de 150.000 dollars par la Cour du district est du Missouri. Son complice, Ozkan Semizoğlu, avait quant à lui été jugé en octobre 2014 pour les mêmes chefs d'accusation et a écopé de 27 mois d'emprisonnement.
Face à la multiplication d'affaires similaires, le ministère de la Santé entend empêcher la vente de ces médicaments, qui représentent un grand danger pour la vie des patients. “Le programme “Transformation santé” de notre gouvernement met fin à une mauvaise pratique (qui consiste à permettre aux pharmacies à vendre des médicaments contre le cancer)… nos patients qui seront traités à l'hôpital seront fournis en médicaments sur place, ce qui empêche tout acte répréhensible”, peut-on lire dans la déclaration du ministère de la Santé publiée le 29 avril, rapporte l'agence de presse semi-officielle Anadolu.
Le développement du marché noir témoigne d'un désaccord qui existe depuis déjà plusieurs années entre les compagnies pharmaceutiques et le ministère de la Santé turc. Selon le président du Syndicat des pharmaciens-employeurs (TEİS), Nurten Saydan, la nouvelle procédure va accroître les problèmes financiers auxquels les pharmacies font déjà face. “La nouvelle procédure créera de nouveaux problèmes. Les médicaments anticancéreux seront volés et vendus aux patients à des prix élevés sur le marché noir. Certains patients n'auront pas accès aux médicaments. Nous allons prendre des mesures juridiques”, a-t-il déclaré au quotidien.
Shadia Darhouche (www.lepetitjournal.com/Istanbul) mercredi 6 mai 2015
Inscrivez-vous à notre newsletter gratuite !
Suivez nous sur Facebook et sur Twitter









































