Quels souvenirs garde-t-on d’un premier voyage en Turquie ? Entre légendes d’Istanbul, splendeurs antiques et rencontres marquantes, Évelyne Abitbol raconte son itinéraire singulier.


Istanbul, première rencontre avec la Turquie
Je ne sais pas si c’est la charge d’histoire qui anime ce pays ou si ce sont ses paysages sauvages et spectaculaires qui s’offrent devant nous à la vue de chacune des mers et des continents qui l’entourent, ou si ce sont les légendes qui font de ce pays un lieu mythique ?
C’est assurément tout cela et bien plus encore.

La fascinante tour de Léandre ou tour de la vierge, à l’entrée du Bosphore faisant référence à deux légendes, celle de la princesse mordue par un serpent et celle du héros mythique grec, Léandre, qui se noya en nageant pour aller rejoindre sa fiancée, la prêtresse Héro.
J’imaginais une Turquie que j’alimentais au gré des séries que je visionnais pendant ma convalescence et au gré de mes lectures d’écrivains (Lady Montegu, Nerval, Chateaubriand, Gauthier, Flaubert, Pierre Loti… Agatha Christie) qui avaient fait l’expérience des deux courants qui ont précédé Istanbul : Byzance et Constantinople, certains après l’avoir traversée à bord de l’Orient-Express.

Il y a maintenant une Turquie géographique réelle que je porte en moi, encore plus majestueuse que je ne pouvais la rêver. Tout au long du voyage, les phrases de Mistral et de Mahir Guven résonnaient et s’entremêlaient au son de l’appel de la prière et de la musique de Sufle - İçinde Aşk Var de Ateş Böceği - Mithat Can Özer de Khooneye Ma - Marjan Farsad et de Özgün - Siyah Beyaz
Istanbul
« Tu es belle Constantinople, à rendre fou. » Mistral
« N’essayez pas de visiter Istanbul, ne tentez pas d’y vivre, ni d’écrire à son sujet, ni de la filmer, Istanbul est une ville qui s’épouse et qui vous épouse."
Il faut croire qu’Istanbul est une histoire d’amour. » Mahir Guven, Istanbul
J’ai toujours voyagé seule. C’était ma première expérience de voyage en groupe, 25 voyageurs, un charmant accompagnateur : Philippe Bertout de voyages Traditours et un guide national, Mustafa, le réalisateur cinématographique, entre autres, Sero et Kuslar da Gider, féru d’histoire, imbibé d’humour et d’anecdotes plus croustillantes les unes que les autres. Je tentais l’expérience de visiter le pays en plusieurs clins d’œil que seuls les voyages de groupe peuvent permettre. Je n’ai pas été déçue. Bien au contraire, à mon grand étonnement de rebelle et d’indépendante notoire.

Istanbul, nous l’avons marchée depuis le quartier de Sultanahmet. Nous avons visité la célèbre mosquée bleue, aux six minarets, d’une beauté enlevante la nuit. Parcouru le quartier en passant par l’Obélisque de Théodose et la colonne serpentine. Puis la fameuse grandiose Sainte-Sophie, qui cache encore la vierge Marie derrière un rideau. Un point positif sur la transformation de la cathédrale en mosquée. Les reliques sont cachées mais pas détruites.

Il a bien fallu visiter le palais de Topkapi et pour ne pas négliger les femmes, la mosquée de Soliman le magnifique, construite à la mémoire du premier fils qu’il eut avec Roxelane, sa joyeuse favorite concubine ambitieuse, du harem impérial, devenue première épouse auprès du magnifique Soliman. Son histoire vaut les romans et livres fictifs ou près de la réalité, publiés sur sa vie.

Puis un peu de vestiges romain d’Orient avec la visite de l’impressionnante citerne-basilique.
D’Ankara à la Cappadoce, entre histoire et paysages
Ankara, c’est Mustapha Kemal
Quitter Istanbul pour se retrouver à Ankara, c'est comme quitter le bonheur pour se retrouver dans une ville qui ressemble à toutes les villes du monde. Ne serait-ce que pour la visite du mausolée d'Atatürk, Mustapha Kemal, Fondateur de la République de Turquie, l'admirable laïque, qui a fait du pays, un république moderne de par son écriture en lettres latines et par sa vision de ce que devrait être une démocratie digne de ce nom, alors la visite d'Ankara est nécessaire.

Sur la place Ulus à Ankara, le monument de la Victoire (Zafer Aniti) inauguré en 1927, Atatürk, commandant durant la guerre d’indépendance, statue équestre réalisée par le sculpteur autrichien, Heinrich Krippel.
Le lac salé, incontournable puis la Cappadoce sous un soleil de plomb, à la découverte des formations géologiques; certains d’entre nous ont fait une randonnée à travers les sentiers de Meskendir, une visite troglodytique de Çavusin et dans la vallée d’Akvadi, les cheminées de fées.

Antalya, Aspendos et Pamukkale, le patrimoine à ciel ouvert


Nous avons assisté à l’inévitable spectacle des derviches tourneurs dans le Caravansérail, un ancien relais de route pour les nomades.
Il faudrait rédiger plusieurs tomes pour décrire en détails ce voyage au pays des merveilles, d’Antalya à la cité antique d’Aspendos à la baignade dans la crique sur la côte de l’Ile de Kekova au village pittoresque d’Uçagiz vers la cité engloutie au théâtre romain sous une chaleur indescriptible.
Ephèse et Izmir, vestiges et modernité

Éphese, le plus célèbre site archéologique de Turquie. Cette photo représente les ruines de Nymphée de Trajan, fontaine monumentale romaine.
La visite de l’atelier de céramique de Sélim Gürdal, à Avanos près de Urgup, a été un moment de joie pour le groupe. J’y ai acheté une horloge, non pas pour figer le temps mais pour m’assurer que les heures et minutes passées en Turquie soient présentes dans mon appartement montréalais.

Coups de cœur d’Évelyne Abitbol en Turquie
Mes coups de cœur de ce voyage ont été Istanbul et les villes de Fethiye et d’Izmir. J’y vivrais bien et non pas dans une autre vie mais bien dans celle-ci.


Bien entendu, à notre retour vers Istanbul, avec mes deux nouvelles amies, Joanne et Sonia, nous avons déserté le groupe pour nous rendre visiter le fameux mythique Pera Palace dans le quartier de la tour de Galata. Nous avons même acheté la clé de la série Netflix du même nom pour tenter de voyager dans le temps et d’y rencontrer tous les fameux personnages qui y sont descendus.

Ça ce sera dans une autre vie.


À lire :

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Evelyne Abitbol nous parle de sa nouvelle fiction “Rilke l’Andalou”
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