Né en pleine guerre d’indépendance, l’İstiklâl Marşı incarne l’identité et la mémoire de la Turquie. Plus qu’un simple chant, il porte un message de résistance et d’unité qui résonne encore aujourd’hui. Que racontent ses paroles ? Quel rôle joue-t-il dans la société turque ?


La genèse de l’İstiklâl Marşı
En pleine guerre d’indépendance, la Turquie cherche un hymne capable d’unir la nation et de renforcer son esprit de résistance. Le 12 mars 1921, après de longs débats à la Grande Assemblée nationale, l’İstiklâl Marşı est officiellement adopté comme hymne national.

Pour le choisir, un concours est lancé, offrant une récompense au poète qui saura exprimer la détermination du peuple turc face aux forces d’occupation. Parmi les nombreuses propositions, celle de Mehmet Akif Ersoy, intellectuel et poète engagé, se démarque. Pourtant, initialement opposé à l’idée d’écrire un hymne en échange d’une somme d’argent, il n’accepte de participer qu’après avoir obtenu la garantie que son texte serait un don à la nation.
Un texte empreint de résistance et de foi
L’İstiklâl Marşı est plus qu’un hymne national : il est un appel à la résistance, à l’espoir et à l’honneur. Ses paroles expriment la liberté et la souveraineté, tout en soulignant la force du peuple turc et sa foi inébranlable.
Dès les premières lignes, le ton est donné : "Ne crains pas ! Cette étoile qui flotte dans le ciel ne s’éteindra jamais..."
Ce vers emblématique évoque le drapeau turc et la certitude que la nation survivra, quelles que soient les épreuves.
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Adopté officiellement le 12 mars 1921, l’İstiklâl Marşı devient immédiatement un symbole d’unité nationale.
Une musique à la hauteur des paroles
Si les paroles de l’hymne sont adoptées rapidement, sa mélodie connaît un cheminement plus long. Plusieurs compositions sont proposées, mais il faut attendre 1930 pour que la version actuelle soit choisie.
La musique, solennelle et puissante, accompagne les paroles chargées d’émotion, renforçant leur portée patriotique. Elle est aujourd’hui jouée à chaque événement officiel, des cérémonies nationales aux compétitions sportives internationales.
Un hymne ancré dans la société turque
L’İstiklâl Marşı est plus qu’un chant officiel. Il est enseigné dans toutes les écoles, où les élèves le récitent avec ferveur lors des cérémonies du lundi matin et du vendredi après-midi.
Au-delà du cadre scolaire, l’hymne résonne lors de grands événements sportifs, où il est chanté avec fierté avant chaque match de la sélection nationale. Dans les moments de crise, il devient une voix collective de résilience, scandé lors des commémorations ou des rassemblements patriotiques.
L’héritage de Mehmet Akif Ersoy et la mémoire de l’hymne
Aujourd’hui, l’héritage de Mehmet Akif Ersoy continue d’être honoré. À Ankara, un musée lui est entièrement consacré : le Musée Mehmet Akif Ersoy, installé dans une maison ottomane traditionnelle.

Que trouve-t-on dans ce musée ?
- Ses manuscrits originaux, dont les brouillons de l’İstiklâl Marşı.
- Des objets personnels, témoins de sa vie modeste et de son engagement.
- Une bibliothèque spécialisée sur l’histoire de l’hymne et son impact sur la culture turque.
Ce lieu perpétue la mémoire du poète, rappelant à chaque visiteur l’importance de son œuvre dans la construction de l’identité turque.
Un symbole intemporel de l'âme turque
L’İstiklâl Marşı est un témoignage vivant du courage et de la détermination du peuple turc. Récité dans les écoles, chanté dans les stades et honoré dans un musée dédié à son auteur, il demeure un élément fondateur de l’identité nationale.
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